«C'est un signal clair. Les sanctions ne sont pas seulement des mesures théoriques (...). Elles visent le dictateur, qui doit être touché et qui doit quitter son poste», a indiqué le chef de la diplomatie allemande. Le colonel libyen Mouamar El Gueddafi va continuer à subir la pression de la communauté internationale, tant au plan économique que militaire, afin de le contraindre à quitter le pouvoir, a assuré hier l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice. De son côté, l'opposition craint qu'une opération militaire de la communauté internationale la dépossède de son insurrection. La saga des sanctions, des condamnations et des gels continue au 15e jour de la révolte. Malgré la mise en garde d'hier de l'opposition quant à toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures de la Libye, les déclarations et les condamnations et menaces d'intervention persistent. La Libye doit «arrêter l'effusion de sang», a déclaré le ministre des Affaires étrangères algérien Mourad Medelci, à la télévision mexicaine Televisa, cité hier par l'agence APS. «La préoccupation la plus importante aujourd'hui c'est d'arrêter l'effusion de sang. C'est le plus important, et tout ce que la communauté internationale peut faire pour obtenir ce résultat, nous y apportons notre caution et notre soutien», a-t-il déclaré. A son tour, la Russie appelle, pour la première fois, le dirigeant libyen à quitter le pouvoir. Dès le début de la révolte en Libye, le président Dmitri Medvedev a «réagi négativement aux agissements des autorités» contre les opposants, selon la même source. Le dirigeant libyen Mouamar El Gued-dafi est un homme «politiquement mort» qui «n'a pas sa place dans le monde civilisé» et doit quitter le pouvoir, a indiqué une source au Kremlin, citée hier par l'agence Interfax. Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi prêche, quant à lui, la prudence dans la crise en Libye, «où la situation est très confuse», et tout particulièrement sur un éventuel exil de Mouamar El Gueddafi, dans une interview publiée hier. Aujourd'hui, il est préférable de ne pas rentrer dans ces détails. «Nous avons de nombreux intérêts dans la zone et nous sommes également géographiquement très proches de la Libye», rappelle M.Berlusconi. Pékin a aussi lancé hier un appel à l'arrêt des violences en Libye. «Il est impératif de mettre un terme maintenant aux violences et d'éviter de nouvelles victimes» en Libye, a déclaré Jiang Yu, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Concernant les propositions de mobilisation internationale, l'Allemagne a réclamé qu'un envoyé spécial de l'ONU soit dépêché en Libye pour y marquer «la présence» de la communauté internationale et gérer les besoins humanitaires, a indiqué hier le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle.