«La tutelle ne peut plus nous imposer des décisions sans nous consulter.» Alors que les étudiants inscrits en cycle classique décident de geler leur mouvement de grève, en attendant de voir la décision relative à l'annulation du décret 10-315 paraître au Journal officiel, ceux de l'ENS, (Ecole normal supérieure), et l'Inataa, (Institut national d'alimentation et des techniques agroalimentaires) sont en grève depuis plusieurs semaines. Une grève qu'on annonce illimitée. Les étudiants sont décidés à ne pas céder cette fois-ci sur leurs revendications. Pour ceux de l'ENS située au grand quartier de Sidi Mabrouk, le mouvement de contestation intervient en signe de protestation contre l'indifférence affichée, quant à leur école par le ministère de l'Enseignement supérieur. Les étudiants de cette école affirment qu'ils sont livrés à un sort incertain quant à leur avenir et classés au second plan d'où, selon eux, un désintérêt flagrant de la tutelle, qui ne fait aucun effort pour au moins, les consulter. Mal informés et peu considérés, ces étudiants réclament du respect et à être consultés quand il s'agit de prise de décision. La situation des étudiants de l'Inataa est plus complexe et dure depuis des années. Malgré le fait qu'une délégation les représentant ait été reçue récemment, par le recteur, qui a promis la régularisation de leur situation dans 10 jours, les étudiants ne lâchent pas prise. Ils revendiquent l'équivalence des diplômes, la réinsertion professionnelle dans la Fonction publique. Ces mêmes étudiants ont entamé une grève de la faim et exigent que le ministère de l'Enseignement supérieur donne suite à leurs doléances et initie une nouvelle approche dans la gestion de leur carrière universitaire. En outre, les étudiants ont souligné l'inadéquation de certaines formations relativement aux besoins du marché du travail. On est en mesure de dire que le mouvement de protestation des étudiants au niveau de la wilaya de Constantine se complique de plus en plus, surtout qu'il est accompagné de la menace brandie par les étudiants qui préparent un diplôme d'ingénieur de reprendre la grève au cas où la tutelle tarde à rendre officielle l'annulation du décret 10-315. Pour beaucoup d'étudiants, le ministère est en train de manipuler le mouvement par de fausses promesses, mais disent-ils «on ne se laissera pas faire, la tutelle ne peut plus nous imposer des décisions sans nous consulter, surtout quand il s'agit de notre carrière, on n'est quand même pas des outils pour servir des volontés à nos yeux douteuses». Le malaise est d'autant plus ressenti au niveau des campus universitaires depuis l'application du système LMD que certains étudiants qualifient de système de la honte. Aussi, pour le valoriser, l'on cible la dévalorisation du système classique. Beaucoup d'étudiants se demandent pourquoi insister sur ce système d'études qui s'avère un échec au point de s'interroger sur ce que reproche le ministère de l'Enseignement supérieur au système classique.