Photo : Sahel Par Amirouche Yazid Les étudiants des grandes écoles et les futurs ingénieurs des autres universités ne font pas confiance aux décisions du dernier Conseil des ministres. Ils maintiennent leur grève jusqu'à nouvel ordre. Pour les délégués des étudiants, «la décision de l'annulation du décret est de la poudre aux yeux. Nous exigeons du concret». Une assemblée générale de la coordination des étudiants est annoncée pour aujourd'hui. Il sera question de définir les suites à donner à la contestation qui en est à sa deuxième semaine. C'est donc une situation embarrassante aussi bien pour la tutelle que pour les étudiants. Le ministre de l'Enseignement supérieur a perdu la confiance des étudiants à force de cumuler de fausses annonces et des fuites en avant. Les étudiants, pour leur part, craignent une «fourberie» de la tutelle. C'est la raison qui les pousse à reconduire le mouvement de grève. «La décision du Conseil des ministres sur les questions posées par la grève des étudiants des grandes écoles sera évaluée samedi dans l'assemblée générale», nous déclare Ghani Z., étudiant en ingéniorat de l'Ecole des statistiques et de l'économie appliquée (ex-INPS). «En plus du fait que nous ignorons pour le moment la portée de l'annulation du décret 10-315, nous tenons à rappeler qu'il y a toute une plate-forme de revendications qui a été formulée pour le cas des étudiants de l'ancien système», estime un délégué qui représente les étudiants de Boumerdès inscrits à la faculté des sciences de l'ingéniorat. Lors du Conseil des ministres tenu la semaine dernière, le président de la République a ordonné au gouvernement d'apporter «tout son soutien au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour l'élaboration rapide des textes relatifs aux correspondances entre l'ancien système d'enseignement universitaire et le nouveau système LMD». Parmi les revendications des étudiants figure la valorisation du diplôme d'ingénieur pour ceux qui suivent des études selon le système classique. Ils revendiquent aussi que le diplôme soit l'équivalent du master 2, ce qui permettra à son titulaire d'aspirer à faire un doctorat de 3ème cycle. Les étudiants de l'Ecole supérieure de commerce (ex-INC) ont évoqué le recul de leur diplôme au niveau de la fonction publique, qui passe de la catégorie 13 à la catégorie 11.