Cette connivence entre les deux hommes historiques et politiques ne date pas d'aujourd'hui. Convergences politiques ou rapprochement de circonstance? Abdelhamid Mehri, ancien patron du FLN et Hocine Aït Ahmed, patron du FFS, continuent de s'échanger des amabilités. Après la lettre de soutien d'Aït Ahmed à l'initiative pour le changement contenue dans la lettre adressée par M.Mehri au Président Abdelaziz Bouteflika, c'était au tour de l'ancien négociateur des Accords d'Evian de faire de même. L'ancien secrétaire général du Front de libération nationale a envoyé une lettre au président du Front des forces socialistes dans laquelle il a réitéré sa convenance avec le leader de l'opposition en Algérie, concernant le changement au sein du régime algérien. M.Mehri affirme, au même titre que le FFS, que toutes les forces doivent s'unir pour assurer un changement pacifique et réel. «Notre principale mission aujourd'hui est de travailler à coordonner les efforts et les initiatives de la société pour assurer un changement pacifique», note ladite lettre lue par le secrétaire général du FFS, Karim Tabou, lors du meeting tenu vendredi dernier à la salle Atlas, à Bab El Oued. Abdelhamid Mehri n'a pas tari d'éloges, à son tour, sur les efforts et la contribution du FFS en vue de ce changement souhaité par l'opposition. «Nous travaillons toujours pour rassembler toutes les forces et canaliser les aspirations pour affronter les problèmes d'aujourd'hui, participer à leur résolution, avec tout ce que nous avons comme énergie et expérience», a-t-il dit encore. Le FFS avait jugé l'initiative de Mehri «forte et pertinente». M.Aït Ahmed était parmi les leaders politiques qui ont apporté leur soutien à la contribution de l'ancien secrétaire général du FLN. «Je veux t'assurer de l'importance et de l'intérêt que je porte à ta contribution. Elle représente, dans la crise actuelle, une initiative forte et pertinente», avait écrit Aït Ahmed. Et d'assurer que «je suis heureux, sans être vraiment surpris, de noter entre nous, des convergences essentielles dans l'analyse politique de la situation du pays...J'ai étudié avec une attention particulière tes propositions pratiques. J'y vois un moyen approprié de rendre, à nouveau possible, l'engagement citoyen des Algériennes et des Algériens», a écrit Da Lehou. Cette connivence entre les deux hommes historiques et politiques ne date pas d'aujourd'hui. Elle remonte très loin dans le passé, notamment, durant la décennie de la tragédie nationale. Les deux hommes étaient parmi les partisans de la rencontre de Sant Egidio qui a regroupé à Rome en 1995 les différents acteurs politiques algériens en vue d'une solution de sortie de crise. Mais, depuis, Aït Ahmed et Mehri ne ratent jamais l'occasion pour appuyer l'initiative de l'un et de l'autre. C'était le cas en 2009, lorsqu'ils avaient lancé avec l'ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, une initiative politique pour l'ouverture démocratique en Algérie. «Nous clamons que la négation du politique, la répression et l'exclusion ne sont pas des solutions aux multiples difficultés et impasses que connaît le régime», avaient-ils défendu. A présent, Mehri et Aït Ahmed se sont engagés à travailler ensemble et poursuivre les initiatives pour un changement pacifique.