Le mouvement lancé par le collectif autonome des médecins résidents algériens, a été suivi à travers l'ensemble du territoire national. Comme prévu, un tsunami blanc a déferlé sur le CHU Mustapaha-Pacha d'Alger. Le White Monday a été une réussite totale, affirment les représentants de centaines de résidents en médecine qui ont organisé une marche. «Les internes, les externes et même les chirurgiens-dentistes étaient présents en masse», précise un membre du Collectif autonome des médecins résidents, tout fier, du mouvement qu'ils viennent de mettre en marche. En effet, les externes et internes ont tenu à se mobiliser avec leurs aînés qui se battent dans l'intérêt de tous les praticiens de la santé. Pour preuve, la banderole déployé en signe de solidarité, «Résidents internes, externes, tous ensemble». Récit d'un lundi blanc pas comme les autres: 11h30 du matin: très bien organisés, les protestataires en blouses blanches se sont réunis au niveau du jardin central de l'hôpital. Ils ont déployé d'impressionnantes banderoles. Des slogans très originaux étaient inscrits sur ces bannières de toutes tailles. On pouvait entre autres y lire: «La médecine m'a fatigué, l'administration veut m'achever.» Ou encore «Non-assistance à médecins en danger». Les résidents ont également ironisé sur le salaire de misère qu'ils touchent. «31.920 dinars, salaire minable pour métier noble», était écrit sur une autre banderole. Ils ont fait référence aux mauvaises conditions dans lesquelles ils apprennent à sauver des vies humaines, «quand connaissance rime avec souffrance». Les médecins ont également averti sur le manque de moyens pédagogiques qui incite les jeunes à se tourner vers d'autres branches que les sciences médicales. «Attention! l'absence de médecins nuit gravement à la santé», avaient-ils ironisé. Les contestataires n'ont pas épargné le ministre de la Santé. «M. Le Ministre on est médecins, la Xylo on connaît». Cette dernière fait références aux promesses de M.Ould Abbès, que les étudiants considèrent comme de l'anesthésie (Xylocaïne), pour les calmer. Ils ont également dénoncé le manque de réaction et de communication des deux ministères dont ils dépendent à savoir la Santé et l'Enseignement supérieur. 13h l'un des délégués des résidents prend la parole. Il remercie ses collègues d'avoir répondu à l'appel. Il les prie de «se préparer dans le calme à la marche qui se fera dans quelques instant dans le parking de l'hôpital». 13h30: les centaines de médecins débutent leur marche dans le calme en scandant des slogans tels que «Médecins en colère, médecins en colère», «Statut zenga, zenga», «A bat l'injustice», «M. le Ministre la médecine va mal!» «Je ne peux plus vivre en médecine». La marche s'est terminée aux environs de 14h. Dans une ambiance chaleureuse, les délégués ont promis que ce n'était que le début du combat. «On n'abdiquera pas avant d'avoir eu gain de cause», ont-ils lancé. Notre mouvement «se soucie du bien-être des malades», a tenu à préciser l'un des délégués en chef, le Dr Sahnoune. En plus des revendications des résidents, les externes demandent à ce que leur formation clinique soit contrôlée. «Les externes sont le boulet de l'hôpital», s'indigne une jeune étudiante en quatrième année. «Personne ne nous contrôle. Vous trouvez ça normal que l'on passe notre temps à la Bibliothèque nationale!», ajoute-t-elle. Enfin, les protestataires réclament à l'unanimité plus de communication de la part de leurs responsables.