Pour le chef de la diplomatie algérienne, le président de la République est élu pour un mandat qui lui «permet de rester aux commandes jusqu'en 2014». Mourad Medelci tire la sonnette d'alarme: les troubles que connaît la Libye pourraient être exploités par les terroristes dans la région du Sahel. «Il y a une circulation d'armes extrêmement importante sur le territoire libyen et notre crainte est que ces armes ne soient utilisées à des fins qui ne soient pas libyennes mais qui pourraient être exploitées par des groupes terroristes au niveau de la région du Sahel», a-t-il estimé dans une interview publiée avant-hier par le Wall Street Journal. Sans aller par trente-six chemins, le chef de la diplomatie algérienne a précisé que ce risque d'exploitation terroriste des troubles en Libye «pourrait s'alimenter de cette situation de désordre (...) dans un pays qui pourrait servir de base arrière au terrorisme». Dans un autre registre, M.Medelci a dévoilé à l'agence financière américaine, Dow Jones, que le président Abdelaziz Bouteflika ne songe pas à un départ anticipé à la tête de l'Etat. Il ira jusqu'à la fin de son mandat. Le diplomate algérien a qualifié de «spéculations» les informations annonçant un éventuel départ anticipé du président de la République. «Le président a été élu pour un mandat qui lui permet de rester aux commandes jusqu'en 2014. Il a été élu et bien élu», a-t-il expliqué. Sur le même sujet, M.Medelci affirme que cela ne sous-entend pas que le président Bouteflika envisage de rester au pouvoir toute sa vie. «Je n'ai pas perçu... dans l'esprit du président de la République qu'il avait envisagé une présidence à vie», a-t-il précisé. Et d'annoncer: «Cette question n'est pas soulevée.» Par la même occasion, le patron de la diplomatie algérienne a tenu à rassurer que l'état de santé du Président est excellent. «Permettez-moi de vous rassurer, sa santé est excellente», a-t-il précisé. Notons que le ministre des Affaires étrangères multiplie ces derniers temps ses sorties médiatiques. La majorité de ses interventions et de ses déclarations ont été accordées à la presse internationale, dont LCI, Europe 1, France 24 et autres organes étrangers. Selon les observateurs avertis, le choix des médias étrangers, occidentaux notamment, est loin d'être fortuit. A travers ces multiples interventions, l'Algérie tente de passer un message à consommation internationale, à travers lequel M.Medelci souhaite expliquer la vision de la diplomatie algérienne et la position du pays concernant les questions d'actualité internationale et régionale d'une part, et rassurer les capitales étrangères sur la situation interne. Au lendemain des événements qu'ont connus les pays de l'Afrique du Nord, la diplomatie algérienne bouge dans tous les sens pour assurer à la communauté internationale que l'Algérie ne serait pas exposée à connaître le même destin que la Tunisie, l'Egypte ou la Libye. C'est ce qu'a affirmé, d'ailleurs, le ministre Mourad Medelci lui-même, lorsqu'il avait déclaré que «l'Algérie n'est pas la Tunisie ni l'Egypte».