Le panel de cinq chefs d'Etat de l'Union africaine sur la crise ivoirienne se réunira aujourd'hui à Addis Abeba pour finaliser ses propositions avant de les soumettre le lendemain au Conseil de paix et de sécurité de l'UA, a-t-on appris hier auprès de l'organisation continentale. «Ils se réuniront mercredi pour finaliser les positions qu'ils doivent présenter au CPS jeudi», a déclaré Noureddine Mezni, porte-parole du président de la commission de l'UA Jean Ping. M.Ping a invité samedi à Abidjan les deux rivaux ivoiriens à participer à la réunion du CPS de jeudi. Retranché au Golf hôtel d'Abidjan sous un blocus des Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles à M.Gbagbo et protégé par des Casques bleus, M.Ouattara a accepté l'invitation. Le président sortant Laurent Gbagbo ne se rendra finalement pas en personne à la réunion de l'Union africaine prévue demain à Addis Abeba sur la crise ivoirienne mais sera représenté par le chef de son parti, Pascal Affi N'Guessan, a-t-on appris hier auprès de son entourage. Par ailleurs, Paul Yao N'Dré, président du Conseil constitutionnel également convié -il avait proclamé M.Gbagbo réélu en invalidant en partie les résultats de la commission électorale donnant M.Ouattara vainqueur- n'a pas encore fait connaître sa réponse. Le panel de l'UA ou «groupe de haut niveau pour le règlement de la crise en Côte d'Ivoire» avait été créé en marge du dernier sommet de l'UA fin janvier à Addis Abeba. Chargé de rendre des décisions «contraignantes» à la fin du mois de février, il a vu son mandat prolongé d'un mois. Le panel, présidé par Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), est également composé de Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jakaya Kikwete (Tanzanie), Idriss Deby Itno (Tchad) et Blaise Compaoré (Burkina Faso). Lors de sa dernière réunion le 4 mars à Nouakchott, le groupe avait exigé «l'arrêt immédiat des tueries», au moment où une flambée de violences fait craindre le retour de la guerre civile dans le pays, et réclamé «la levée du blocus imposé à l'hôtel du Golf». Un appel resté lettre morte au regard de la poursuite des violences meurtrières à Abidjan, notamment dans le quartier d'Abobo, et des combats dans l'ouest du pays entre l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) et les FDS. Plus de 370 personnes ont été tuées depuis fin 2010 dans le pays, selon les Nations unies.