«Notre action aura lieu dans les tout prochains jours, la prière collective du Dohr sera observée devant le siège de la wilaya d'Oran», ont affirmé plusieurs imams. Décidément, rien ne va plus dans le secteur des affaires religieuses et des wakfs. Les imams d'Oran, mécontents, menacent d'investir la rue pour revendiquer l'amélioration des conditions d'exercice de leur profession, à savoir la mise à leur profit de logements décents et la révision à la hausse de la grille des salaires. «Notre action aura lieu pendant la mi-journée et sera arrêtée dans les tout prochains jours. La prière collective du Dohr sera observée sur le site du sit-in même à savoir, devant le siège de la wilaya d'Oran», ont menacé plusieurs imams ajoutant qu'«en attendant les suites à donner par les responsables du ministère des Affaires religieuses et les prochaines évolutions de notre démarche, le mot d'ordre, est pour le moment, donné lors de la dernière réunion, tenue lundi à Es Sedikia. Celle-ci a réuni la quasi-totalité des imams exerçant dans les différentes mosquées de la wilaya». Et d'ajouter: «Notre but est d'attirer l'attention des responsables locaux et hiérarchiques». Personne ne s'attendait à une telle démarche encore moins à une telle sortie étant donné que les imams sont connus pour leur sagesse. «Nous sommes aussi connus pour notre abnégation et persévérance», a affirmé un imam se disant étonné par l'insensibilité du département de Ghlamalah quant aux mouvements de protestation menés dernièrement dans les wilayas de l'est du pays. «Le consensus est général», apprend-on auprès des sources proches de la question qui ajoutent que la rencontre des imams tenue lundi à Es Seddikia, a été une occasion propice pour ces derniers pour cerner, avec exactitude, la situation socioprofessionnelle qui caractérise la corporation des imams. Ce qui semble motiver ces derniers à passer à l'action sont, contre toute attente, les lenteurs observées par le ministère de tutelle quant à prendre en compte ce qu'ils qualifient de «cris de détresse des imams restés lettre morte». Plusieurs parmi eux, notamment les jeunes sortant des instituts, se disent «marginalisés et ne savent plus à quel saint se vouer tandis que leurs droits sont bafoués, faute d'interlocuteur». Ce n'est pas une première dans les annales des affaires religieuses et des wakfs. Comme plusieurs autres secteurs, celui des affaires religieuses n'est pas épargné par le vent de la protestation. Dans un passé récent, plusieurs dizaines de leurs collègues de l'Est se sont fait entendre et ce, après qu'ils aient affiché leur colère. Le dernier en date est le sit-in de protestation qui a eu lieu dans la wilaya de Médéa. A Oran, ce sont au moins 400 imams qui accomplissent, sans aucune absence, les cinq prières quotidiennes. Le département des affaires religieuses recense quelque 150 logements de fonction, toutes mitoyennes des mosquées. «La plupart de ces dernièrs (logements) se trouvent dans un état lamentable», ont affirmé plusieurs imams.