La dignité et le courage des Japonais face à la cruauté de la nature forcent l'admiration. Face à une situation des plus extrême et à la cruauté de la nature, les Japonais ont su rester dignes et forts émotionnellement en ayant un comportement admirable. Certains ont perdu leurs maisons ou des membres de leurs familles mais relativisent et ne succombent pas. Debout, face au décor qui tombe, les Japonais semblent au-dessus de ce qui les entoure. Sans un cri, dans une organisation militaire, les sinistrés attendent d'être approvisionnés en vivres et eau potable. Dans un climat zen et surtout ordonné, dans les quartiers touchés par le tsunami, certaines personnes ont tout perdu et n'ont désormais, plus rien et trouvent refuge dans une école parmi d'autres miraculés. Depuis le terrible tremblement de terre de vendredi de magnitude 8.9, le sens de l'organisation et de la solidarité particulières au pays du Soleil levant a permis de supporter davantage le quotidien devenu cruel depuis le sinistre. Dans des commerces qui ouvrent, des distributions équitables sont organisées par les employés afin d'approvisionner tout le monde. «La situation reste très difficile. Mais nous faisons le maximum pour aider les victimes», déclare le maire de Sendai, Emiko Okuyama. Ainsi, la population veut surtout alléger l'atmosphère déjà trop lourde en ne voulant pas compliquer les choses plus qu'elles ne le sont déjà. Aujourd'hui, c'est la nature qui, dans sa folie meurtrière, confronte à nouveau le peuple japonais à la menace des radiations nucléaires, même si le pire semble a priori avoir été évité et si la probabilité d'un nouveau Tchernobyl demeure, espérons-le, faible. Cependant, les autorités ne s'en cachent point, les séquelles du séisme seront colossales pour le Japon qui juge que ce sinistre aura un «impact considérable». Ainsi, le porte-parole de l'Etat japonais, Yukio Edano avertit: «Le séisme devrait avoir un impact considérable sur les activités économiques d'un grand nombre de secteurs». Le pays du Soleil levant s'est vu contraint de baisser sa consommation en électricité depuis que onze réacteurs sur les cinquante existants sont touchés par le tremblement de terre survenu vendredi dernier. D'ailleurs, l'une des conséquences de ce drame sera des coupures d'électricité ciblées et par rotation, afin d'éviter un «black-out». Dans le même esprit, le ministre de l'Industrie a appelé les entreprises à réduire leur consommation «au strict minimum». De ce fait, de nombreuses entreprises sont à l'arrêt en suspendant l'ensemble de leur production dans les usines situées dans les régions touchées. Afin d'y remédier, un tant soit peu, la Banque centrale a pris une série de mesures exceptionnelles pour tenter d'apaiser les tensions, ainsi, elle a débloqué, hier 15.000 milliards de yens soit 131,6 milliards d'euros pour aider les zones sinistrées, mais la situation demeure inquiétante. Les autorités japonaises ont fait état d'un bilan officiel de 2800 morts, mais estiment qu'au moins 10.000 personnes pourraient avoir perdu la vie. L'ampleur inédite du désastre pourrait en fait se traduire par un bilan encore plus lourd d'autant qu'environ 2000 corps ont été découverts par des secouristes sur les côtes de la seule province de Miyagi. Dans la seule ville de Otsuchi, au moins 12.000 des 15.000 habitants de l'agglomération sont portés disparus. Des milliers de secouristes et de soldats sont mobilisés dans le but de retrouver des gens enfouis sous les amas gigantesques de débris. Des efforts considerables sont fournis pour dégager des routes pour accéder à des zones sinistrées où la population se trouve coincée depuis maintenant quatre jours. A noter qu'il est urgent de déblayer les voies, surtout que dans les secteurs les plus touchés, la pénurie d'eau potable, de nourriture, de soins médicaux et d'abris complique la vie des sinistrés.