Le roi Mohammed VI du Maroc vient de fouler aux pieds toutes les résolutions onusiennes relatives au droit des peuples à l'autodétermination, en déclarant mercredi dernier, que le référendum au Sahara occidental est «caduc et inapplicable». M.Mohamed Sidati, ministre-délégué pour l'Europe du gouvernement sahraoui, a réagi jeudi dernier, en avertissant que ces déclarations ne feront que «prolonger l'épreuve du peuple sahraoui, et sécréter l'instabilité et l'insécurité dans la région du Maghreb». Dans son discours, le roi du Maroc a promis de poursuivre l'oeuvre colonisatrice de son défunt père par la promotion de plans de développement prioritaires dont le seul but est d'accélérer la «marocanisation» du territoire du Sahara. Pourtant, la dernière résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Sahara occidental et celle du comité de décolonisation de l'Assemblée générale de l'ONU, ont toutes les deux, conforté le fait que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation inachevée et que le plan de paix, autrement dit le référendum d'autodétermination, est valide. Il est vrai, que depuis la signature des accords de Houston, aux Etats-Unis, entre les différents protagonistes du conflit au Sahara occidental, le souverain marocain Hassan II a toujours préconisé un référendum de confirmation de la «marocanité» du Sahara. Mais, on n'a jamais enregistré un renoncement clair marocain à son engagement à garantir les conditions pour la tenue du référendum. Paradoxalement, le roi Mohammed VI veut faire la promotion de l'autonomie des territoires sahraouis, en y développant des projets économiques pour détourner les population de la lutte armée pour l'indépendance. Après avoir maintenu sous domination les territoires sahraouis par les armes, voilà que le souverain alaouite suggère d'abandonner tout bonnement toute idée de résolution pour consacrer de jure l'occupation du Sahara occidental.