Parlant du secteur de la santé, le président du Conseil de l'ordre des médecins, le Dr Bekkat Aberkane Mohamed, ne mâche pas ses mots: «il y a un dialogue de sourds entre la tutelle et le partenaire social.» «En tant qu'organisme ou institution élue de l'ordre des médecins, la tutelle nous considère paradoxalement comme antagonistes. Nous n'avons reçu d'invitations pour participer à la conférence qu'à la veille de la tenue des ateliers de ladite conférence dont nous ne connaissons ni les auteurs ni encore moins le but», a affirmé le Dr Bekkat président du Conseil national de l'ordre des médecins, le jeudi dernier à Alger, lors de la séance inaugurale, de l'installation du bureau du Conseil de l'ordre. «Nous attendions un avant-projet de loi correspondant à ces ateliers mais nous n'avions pas eu le droit à une copie pour en connaître le contenu», regrette-t-il encore. «Moi personnellement, en ma qualité de président de l'Union des médecins euro-méditerranéenne depuis 12 ans, je connais le code de déontologie français, portugais, espagnol et même de Qatar, j'ai constaté que les deux modérateurs, du reste fonctionnaires au ministère de la Santé, n'ont rien à voir avec la déontologie médicale», s'est-il indigné. «Les syndicats autant que l'ordre des médecins ont refusé de faire de la figuration en se retirant de ces atelier», précise-t-il. Outre l'absence de débat sur la loi sanitaire, selon le Dr Bekkat, «le secteur de la santé fait face au problème de disparité régionale en matière de répartition des infrastructures équipées et la prise en charge médicale des citoyens dans divers endroits». «Un nombre comme 55.000 dont 11.000 à Alger sont inscrits au tableau de Conseil de l'ordre». Cela autorise l'Algérie à avoir la meilleure couverture sanitaire, «car le chiffre avancé dépasse la norme de l'OMS qui est à hauteur d'un médecin pour 1000 personnes», précise-t-il. Cependant, il est relevé par le vice-président du Conseil de l'ordre, le Dr Mostefa Gaceb, que «plus de 10% des 25.000 médecins exerçant dans les hôpitaux et le service public, ne sont pas inscrits aux tableaux de l'ordre des médecins en se mettant de fait dans l'illégalité». «Alors que nos ophtalmologues tournent en rond au nord du pays, l'Algérie qui n'est pas, jusqu'à preuve du contraire, en état de guerre ni de catastrophe naturelle a eu recours à des ophtalmologues étrangers, entre autres, cubains», a-t-il fait remarquer. Sachant, toutefois que «près de 6000 médecins exercent en France», d'après le Dr Bekkat, citant le décompte de conseil de l'ordre français. «Pas moins de 600 plaintes pour erreur médicale ont été enregistrées par le Conseil de l'ordre dont 40% des dossiers ont été déjà traités», apprend-on auprès du responsable du Conseil de l'ordre. Evoquant les cas des médecins résidents, le président du conseil de l'ordre, souligne que «le service civil est non seulement improductif mais est aussi anticonstitutionnel». Dans cet ordre d'idées, le responsable de communication du collectif autonome des médecins résidents, le Dr Ben Habib, présent à cette conférence de presse, dira que leur cas relève de «la hogra». Dans le cadre du conventionnement avec la Cnas, les médecins revendiquent l'augmentation de leurs honoraires. «Lesquels doivent passer de 28.000 à 60.000 DA pour les médecins généralistes et de 38.000 à 60.000 DA pour les spécialistes», indique le Dr Gaceb.