«Au début de la Guerre d'Algérie, à l'automne 1955, fut tentée par les services secrets français, en Kabylie maritime, l'opération Force K, une opération très secrète. Elle consistait en la création d'un faux maquis contre maquis, destiné à briser le Front de libération nationale en l'intoxiquant de l'intérieur», tel est le synopsis du documentaire de Rezika Mokrani primé lors de la 11e édition du Festival national annuel du film amazigh qui s'est tenu à Azeffoun du 19 au 23 mars. C'est une page névralgique et non des moindres que raconte Rezika Mokrani en ayant recours aux témoignages précieux d'acteurs de cette opération, mais aussi d'historiens. «L'organisation de la lutte et des hommes avait progressivement évolué sur l'étendue du territoire national pour mettre au point la ligne politique et les méthodes organisationnelles, c'est ainsi que, peu à peu, prenait forme la proclamation du 1er novembre 1954 et la structure du mouvement», souligne Rezika Mokrani qui rappelle que la Zone III de l'ex-Wilaya III historique, à travers ses régions, secteurs, kasmas et comités de village, a joué un rôle important dans la lutte armée à l'image de toutes les régions d'Algérie. La page d'histoire, que narre cette jeune réalisatrice, a eu lieu dans une partie de la Kabylie demeurée non conquise jusqu'aux années 1850, soit plus de 20 ans après le débarquement de Sidi Fredj, en 1830. «Si après de multiples batailles des plus sanglantes et une résistance farouche, les insurrections menées par l'Emir Abdelkader, El Mokrani, Fadhma Nsoumer et d'autres avaient échoué, c'est parce que l'unité de la nation algérienne présentait des insuffisances qui ne lui permettaient pas de mener une action commune et organisée», explique Rezika Mokrani après de longues recherches documentées et des entretiens avec des historiens. «Ce n'est qu'en 1926 que le nationalisme algérien apparaissait au grand jour et que les formations politiques commençaient à naître et à se regrouper avec la naissance de l'Etoile nord-africaine (ENA) et le PPA-Mtld», ajoute notre interlocutrice qui conclut que l'organisation de la lutte et des hommes avait évolué progressivement sur l'étendue du territoire national pour mettre au point la ligne politique et les méthodes organisationnelles.