Le mal qui couvait depuis quelque temps a fini par éclater au grand jour. Rien ne va plus au sein du conseil de l'Ordre des architectes et de l'instance dirigeante qui a volé en éclats, donnant naissance depuis quelques jours à une direction bicéphale représentée d'un côté, par les partisans de l'ancien conseil se prétendant légalistes et ceux issus du renouvellement qui affirment être les nouveaux gardiens du temple. S'exprimant hier à El Moudjahid, le président, Athmane Touileb, qui faisait partie de l'ancien conseil, tout en reconnaissant l'existence de certaines divergences, a indiqué que c'est suite à l'arbitrage du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M.Noureddine Moussa, que le remaniement a été effectué afin d'éviter la paralysie du «conseil». Selon lui, la nouvelle composante est des plus légales et elle a été investie d'une mission, à savoir la préparation du prochain congrès du conseil national de l'Ordre des architectes dont les assises devraient se tenir avant la fin de l'année 2012. Qualifiée de conseil d'éthique et de déontologie, la nouvelle instance comprend un bureau de six membres (06) et agit en conformité des lois et textes en vigueur. Prenant la parole ensuite, Mme Ouada, secrétaire générale de l'ancien conseil présidé par M.Benboulaïd, s'en est prise violemment au nouveau bureau qu'elle qualifie d'illégitime et non représentatif parce que, a t-elle précisé, sa désignation s'est faite dans l'opacité la plus totale. Selon elle, cette initiative est irrégulière et va à l'encontre des textes de loi ordonnant et régissant le fonctionnement du Conseil national de l'Ordre des architectes. «Nous avons sollicité un huissier de justice afin qu'il constate, par lui-même, l'illégitimité de cette réunion», a-t-elle ajouté. Mme Ouada, tout en s'interrogeant sur l'avenir des 7000 architectes qui n'auraient pas encore reçu leur agrément, a tenu à informer les présents qu'un processus de renouvellement des instances à la base a été engagé afin d'arriver à un véritable congrès celui qui réunira toute la famille des architectes autour d'un même projet et d'une même direction. Très nuancé dans ses propos et se disant très affecté par ce désordre qui règne au sein de la maison, M.Ladjouze, président du Coarc, dénonce la loi 94-07 qui devrait selon lui, être amendée. Se référant aux profondes mutations que connaît actuellement le pays sur les plans économique et social, il interpelle les pouvoirs publics afin qu'ils réexaminent cette loi qui serait dépassée et inadaptée. Sur un ton dépité, M.Ladjouze conclut qu'il n'existe même pas de règlement intérieur et que les instructions émanant du président de la République et du gouvernement ne sont pas prises en considération.