Une assemblée générale extraordinaire du Conseil local de l'Ordre des architectes d'Alger (CLOA) rassemblera, demain dès 9h à la salle Ibn Zeydoun, les professionnels du secteur afin de poursuivre les débats initiés le 12 mars dernier et ayant trait à la dissolution de ce dernier et sa reconfiguration. Une décision qui intervient alors qu'une crise intestine divise les rangs du corps des architectes, et dont les répercussions déteignent sur la jeune génération. En effet, il est de plus en plus difficile pour un jeune architecte de démarrer sa vie professionnelle. «Un jeune n'a pratiquement aucune chance d'ouvrir un cabinet, au mieux il restera salarié 15 ans durant», compte tenu des seuils de références exigés et des charges qui pèsent sur les jeunes architectes, déclare Larbi Marhoum, ancien président du CLOA d'Alger. «Nous sommes réduits à un rang inférieur et aucun organisme ne défend notre cause», avoue Ayoub Melizi, architecte. Fraîchement diplômé de l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme (EPAU), Ayoub attend depuis des mois l'obtention d'un agrément pour installer un cabinet d'architecture. Et ils sont nombreux dans son cas. «On ne peut ni nous engager auprès d'un cabinet en tant que salarié ni nous installer à notre propre compte», explique-t-il. Une situation préoccupante, d'autant plus que la conjoncture actuelle encourage les initiatives des jeunes. Par ailleurs, cette situation touche l'ensemble de la profession, puisque même les architectes agrémentés ne peuvent plus mettre à jour leurs agréments. L'origine de la situation remonte à une crise intestine qui secoue le Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA). Depuis quelques semaines, un nouveau conseil, présidé par Touileb Athmane, a été installé. Mais celui-ci est contesté par l'ancien Ordre, présidé par Khaled Ben Boulaïd et une partie de la profession. Dans une démarche «d'assainissement du corps et des finances de l'Ordre», initiée par Ben Boulaïd, un tiers des architectes agrémentés se sont vu refuser les mises à jour de leurs agréments, explique Larbi Marhoum. Mouni H. en fait partie et conteste cette décision : «Cette opération est illégale par rapport aux textes régissant les instances de l'Ordre, car le président du Conseil national ne peut prendre une telle décision sauf lorsqu'une faute professionnelle grave est avérée.» Pour Larbi Marhoum, le véritable problème réside dans les textes de loi régissant la profession : «A mon avis, ces textes étaient valables pour un premier mandat et devraient être revus car ils comportent des mécanismes qui posent problème.» De l'avis de l'architecte, il faudrait revoir les mécanismes de vote, d'autant plus que l'Ordre est réduit aux architectes installés dans leurs cabinets et exclut les architectes administratifs, les enseignants et les promoteurs, précise-t-il.