Les révoltes qui secouent le Proche et le Moyen-Orient depuis le début de l'année constituent la plus grosse vague de changements «depuis les indépendances» voire même «depuis la chute de l'empire ottoman», a jugé hier le secrétaire américain à la Défense Robert Gates. Invité des émissions dominicales avec la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, Robert Gates a longuement commenté la situation en Libye et évoqué les autres mouvements de contestation dans le Monde arabe, qu'il s'agisse du Yémen ou encore de la Syrie. «Nous sommes si concentrés sur chacun de ces pays que nous avons perdu de vue l'histoire extraordinaire qui est en train de se dérouler au Moyen-Orient», a-t-il noté lors de l'émission Face the Nation sur CBS. «En l'espace d'environ deux mois, nous avons probablement vu le changement le plus vaste et le plus spectaculaire (...) dans la région sur le plan politique, à coup sûr depuis les indépendances dans les années 50 et peut-être depuis la chute de l'empire ottoman il y a près d'un siècle», a-t-il estimé. «Même les changements en Europe de l'Est en 1989 s'étaient étalés sur une période de février à décembre», a-t-il rappelé. Pour le secrétaire à la Défense, les révolutions dans le Monde arabe représentent un «défi extraordinaire» aux Etats-Unis et au reste du monde: «Comment y réagir?» s'est-il interrogé.