Les étudiants marcheront le 12 avril à Alger, mais le vent de la contestation n'a pas attendu ce rendez-vous. Après une quinzaine de jours de vacances, les étudiants reprennent, demain, le chemin du campus, mais aussi celui de la contestation. Car ils comptent bientôt marcher sur Alger, à savoir le 12 avril prochain, à l'appel de la Coordination nationale des étudiants autonomes (Cnae). Rien ne pourrait, assurent-ils, arrêter leur mouvement de protestation tant que le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, n'a pas répondu concrètement à leurs revendications, exprimées depuis début février dernier. Dans ce cadre, il est à noter que la Cnae a publié, dans sa page officielle sur le site social Facebook, un appel soutenant que «devant l'abus et l'irresponsabilité de l'administration, la Coordination nationale autonome des étudiants appelle tous les étudiants algériens à une marche nationale millionnaire et pacifique le mardi 12 avril 2011 et dont l'itinéraire est le suivant: Grande Poste vers le Palais du gouvernement, et ce, à partir de 11h». «Le ministre de l'Enseignement supérieur doit cesser de négocier avec des faux représentants et écouter et prendre contact plutôt avec les véritables délégués des étudiants protestataire», a indiqué Mounir, un délégué de l'université de Bouzaréah. Et de poursuivre que le ministre fait dans le replâtrage sans pour autant tenir compte de l'état des lieux de l'Université algérienne et de son avenir de plus en plus incertain. A cet effet, il convient de signaler que l'ensemble des représentants des nombreuses universités à travers le pays, regroupés dans la Coordination nationale autonome des étudiants, ont boycotté les rencontres régionales organisées par leur tutelle et campent sur leurs positions jusqu'à satisfaction totale de leurs revendications. «Aujourd'hui, les problèmes qui se posent pour les étudiants dépassent largement, le souci de transition de l'ancien système au nouveau. Cependant, les étudiants plaident maintenant pour la révision générale du système universitaire algérien, ses moyens pédagogiques et le niveau», a souligné, pour sa part, Hafidh de l'Epau. S'agissant des rencontres régionales, il s'avère nécessaire de rappeler que ces dernières ont, notamment, traité le problème du passage de l'ancien système d'enseignement au niveau système LMD et les correspondances à trouver. Un problème qui est à l'origine des mouvements de protestation qui agitent l'Université algérienne. Il faut dire que, contrairement à l'avis des délégués des étudiants protestataires qui sont en ordre de bataille, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique est, quant à lui, satisfait et même rassuré des résultats enregistrés au cours des précédents rendez-vous régionaux organisés. «Les conférences régionales constituaient un «long processus» de discussions auxquelles ont pris part toutes les composantes de la communauté universitaire autour des «questions relatives au développement de l'enseignement supérieur afin de conférer une meilleure lisibilité aux diplômes universitaires et trouver les correspondances et les passerelles entre les cursus de la formation universitaire dans l'ancien et le nouveau systèmes», a souligné le ministre de tutelle lors d'une déclaration à la presse nationale.