Photo : Riad Par Amirouche Yazid Après le rassemblement observé lundi devant la présidence de la République, les étudiants sont revenus hier à leur fief, devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur. A l'appel de la Coordination nationale autonomes des étudiants (CNAE), des centaines d'étudiants, issus de différentes universités du pays, ont observé un sit-in de protestation. La gestion de Rachid Harraoubia est fortement décriée. Les étudiants ne comptent pas céder même s'ils s'inquiètent sur la suite à donner à ce mouvement. Leur inquiétude est d'autant plus compréhensible qu'il n'y a manifestement aucune réponse de la part de la tutelle. En grève depuis plus d'un mois, les étudiants seront en vacances à partir de demain pour une durée de quinze jours. «Nous attendons la date du 27 mars pour voir ce qui va changer à travers le nouveau décret promis par les autorités», souligne un étudiant en sciences de la communication. Même si les revendications peuvent paraître parfois disparates, elles convergent cependant vers un seul constat : l'université vit un malaise profond. Et pour dépasser un tel marasme, les étudiants réclament la tête de Harraoubia, «coupable» de cette situation. «Le ministre est en train de récolter les effets de sa gestion et des rapports qu'il a établis avec les organisations syndicales. Il a misé sur la division et la distribution des privilèges. Aujourd'hui, il ne sait plus quoi faire avec la multiplication des mouvements», témoigne un membre d'une organisation syndicale. Par crainte d'une tentative de marche de la part des étudiants, un dispositif de sécurité discret a été déployé autour du siège du ministère de l'Enseignement supérieur dont l'accès est demeuré fermé dès les premières heures de la journée. Dans leurs interventions, à l'aide d'un mégaphone, des étudiants délégués ont appelé leurs collègues à «rester unis pour imposer des changements à l'université». Un autre intervenant a tenu à «rassurer» les étudiants que les organisations satellitaires ne font pas partie de la Coordination nationale autonome des étudiants. Concernant la suite à donner à la contestation, les étudiants sont dans l'expectative. Ils attendent visiblement une décision salvatrice de la part du premier magistrat du pays dans les prochains jours. De la part de M. Rachid Harraoubia, les étudiants, quelles que soient leurs revendications, n'espèrent pas de réponse. «Notre avenir ne doit pas être tributaire du ministre et de ses collaborateurs qui ont mené l'université à la dérive», disent des étudiants. Dans le cas où les autorités n'apporteraient aucune réponse à leurs revendications, les étudiants, structurés au sein de la CNAE, prévoient une marche au niveau de la capitale au retour des vacances de printemps.