L'opération touchera les secteurs des finances, de l'agriculture et du commerce. Et voilà que les députés se révoltent contre la cherté de la vie! Qui a dit que les élus du Palais Zighoud-Youcef ignorent la réalité du terrain? Les membres de l'APN sont tellement préoccupés par la hausse des prix des produits de première nécessité qu'ils comptent proposer l'installation d'une commission d'enquête. Il est relevé que les investigations seront menées sur la situation de la rareté des produits alimentaires de large consommation qu'à connue le pays récemment. Cette opération qui doit toucher les secteurs des finances, de l'agriculture et du commerce sera effectuée en collaboration avec tous les opérateurs du domaine, indique le communiqué du bureau de l'APN. Cette proposition, la première de genre, sera d'abord présentée à la commission des finances et du budget en vue d'établir un rapport avant de la soumettre au vote de la plénière. Tant il est vrai que la flambée des prix ne cesse de rogner le pouvoir d'achat d'un large pan de la population. La viande caracole à plus de 1000 DA sur les étals. La patate est cédée à pas moins de 45 DA le kilo sur le marché tandis que les petits pois ont atteint 60 DA kilo, les haricots 90 DA, la courgette 70 DA, les haricots verts 150 DA, la tomate 120 DA, etc. La cherté de ces produits de base exacerbe la tension sociale. Mis à part l'huile et le sucre qui bénéficient d'une subvention de l'Etat, la cherté concerne tous les aliments. Cela traduit aussi la dégradation du niveau de vie de l'Algérien. En tout cas, même si les prix seront plafonnés, les citoyens auront encore du mal à tenir avec un pouvoir d'achat fortement érodé. La cherté de la vie se conjugue avec la faiblesse des salaires en générant l'insoutenable angoisse de repartir le couffin vide. Elle pèse autant sur le moral des ménages que sur le pouvoir d'achat. On savait que les pouvoirs publics, pour expliquer les crises récurrentes qui secouent le marché des produits de base et de la consommation en général, ont pris la fâcheuse habitude de mettre tout sur le dos des spéculateurs ou à défaut de se renvoyer la balle. Une manière comme une autre érigée en système de défense ou en culture pour mieux cacher leur incompétence. El Hachemi Djaâboub, ex-ministre du Commerce, et Saïd Barkat, ancien ministre de l'Agriculture, ont formé un duo mémorable qui n'a jamais pu accorder ses violons. Les deux hommes se sont refilés la patate chaude au sujet de la pénurie de la pomme de terre. Le prix de ce tubercule avait dépassé les 100 dinars le kilogramme à l'époque. Quelques mois plus tard, l'histoire a bégayé de nouveau lors des émeutes du début du mois de janvier dernier. «Nous pensons que nous commençons à maîtriser cette crise et nous souhaitons lui trouver une solution dès le début de la semaine prochaine», a déclaré Mustapha Benbada à l'occasion d'une rencontre avec les transformateurs de sucre et de l'huile qui avait pour objectif de juguler la crise de ces deux produits de large consommation. La suite est connue...