La place des martyrs a été libérée. Les gardes communaux ont levé le camp hier après-midi. Les gardes communaux qui occupent la place des Martyrs à Alger depuis maintenant quatre jours, sont sur le point d'avoir gain de cause. Une délégation a été reçue hier à la Présidence de la République. On croit savoir que 80% de leurs revendications ont été satisfaites. La place des Martyrs a été libérée. Les gardes communaux ont levé le camp hier après-midi dans un climat de fête. Leur détermination et leur mobilisation ont payé face à l'intransigeance du ministre de l'Intérieur. La déclaration de Daho Ould Kablia, lors de la conférence de presse organisée à l'issue de la visite de travail et d'inspection effectuée par le Président Bouteflika dans la willaya de Tamanrasset, n'a fait qu'ajouter de l'huile sur le feu de cette contestation. «Des mesures ont été prises en accord avec les représentants des gardes communaux. Ces mesures ont été transmises aux concernés dans le détail. Ce problème est, donc, définitivement réglé», a-t-il affirmé. Et d'avertir que tous ceux qui poursuivront leur mouvement de protestation «seront exclus» de ce corps de sécurité. Une déclaration qui a poussé à la radicalisation de leur protestation. Ce corps paramilitaire a décidé de réagir de la façon la plus spectaculaire pour réaffirmer sa détermination. Ses membres ont répondu à l'appel pour une grève générale ainsi que la remise de leurs armes aux groupements de gendarmerie dont ils dépendent. Et cela, à travers tout le territoire national. La décision a été prise dans le but de réaffirmer leur soutien à leurs camarades protestataires de la capitale, mais surtout pour «envoyer un message au ministre de l'Intérieur», indique un garde communal de la wilaya de Bouira. «99% des gardes communaux rejettent les propositions du ministre de l'Intérieur et cette action de désarmement démontrera l'étendue de notre mou-vement», poursuit-il. Plusieurs délégations wilayales des gardes communaux ont réaffirmé leur soutien pour leurs collègues. «Les gardes communaux décident de se retirer de tous les barrages et points de contrôle et nous refusons de travailler avec les autres corps de sécurité en signe de solidarité avec nos frères de la places des Martyrs», peut-on lire dans une lettre adressée au wali de Nâama par le représentant de ce corps dans cette willaya. «Nous sommes solidaires de nos collègues qui protestent dans la capitale. Nous rejoindrons la protestation et nous serons à leurs côtés», lit-on encore dans une lettre adressée au wali de Bouira. La même position est exprimée dans plusieurs wilayas, en l'occurrence, Bouira, Blida, Souk Ahras, Tizi Ouzou...La tension semble augmenter sur l'esplanade de la place des Martyrs. Hier, les gardes communaux ont maintenu leur rassemblement pour renouveler, encore une fois, leur rejet des décisions d'Ould Kablia et réitérer leur appel au président de la République afin qu'il intervienne dans les plus brefs délais. La manoeuvre radicale que prône le corps de la garde communale risque de se répercuter négativement sur le déroulement des actions combinées avec les autres corps de sécurité.