L'actuelle stabilité du pays n'arrange pas les desseins des officines étrangères Les puissances occidentales ne ratent jamais une occasion pour tomber à bras raccourcis sur l'Algérie et ses institutions. Décidément, l'actuelle stabilité du pays n'arrange pas les desseins des officines étrangères. Le rapport du département d'Etat américain en 2011 sur la situation des droits de l'homme en Algérie ne diffère pas de celui de 2010 ni de celui de 2009 d'ailleurs. Divulgué avant-hier, le rapport apporte plusieurs critiques à la question du traitement des droits de l'homme et des libertés en Algérie. Se justifiant des faits rapportés par la presse et les ONG, le rapport est négatif concernant les restrictions en matière de liberté d'expression, de réunion et d'association. «Ces contraintes ont largement réduit les activités des partis politiques à leur simple expression, entravé la capacité des citoyens à imposer pacifiquement à travers les suffrages, le choix de ses représentations et de ses gouvernants», note le rapport américain. Toutefois n'est-il pas plus judicieux de regarder plutôt du côté de Guantanamo, un véritable clou dans le cercueil des bonnes intentions de Barack Obama, qu'il n'a pas réussi à fermer comme promis. Que dire alors d'Abou Ghreib en Irak, qui déclasse largement Washington quand il s'agit de donner des leçons dans le chapitre des droits de l'homme. Le rapport américain cite aussi l'utilisation exagérée de la détention provisoire, le surpeuplement des prisons et le mauvais traitement subi par les prisonniers. Rien que ça! Les témoignages des anciens bagnards de Guantanamo doivent véritablement provoquer la révolte. Les dépassements des agents des services de sécurité, les exécutions illégales commises par les «agents du gouvernement», ainsi que l'impunité officielle, sont également mis en exergue pour clouer au piloris les autorités algériennes. Qu'en est-il des prisons secrètes de la CIA. Le dossier n'a-t-il pas été vite étouffé? Le département d'Etat a évoqué les mêmes problèmes relatifs à la question de l'absence d'indépendance de la justice. «La corruption généralisée, l'absence de transparence ainsi que les droits syndicaux des travailleurs soumis à des restrictions», sont autant de points négatifs dévoilés par le rapport. Le document relève également «la discrimination et la violence contre les femmes en Algérie» de même que le département d'Etat trouve qu'«un salaire minimum national de 15.000 dinars par mois est en deçà des besoins vitaux pour un travailleur et sa famille». Nous y voilà donc, a défaut d'une ingérence politique, l'Oncle Sam fait dans l'ingérence économique. Le rapport s'inquiète aussi des victimes de la violence. Ainsi, le bilan établi dans ce contexte, fait état de «1935 personnes soupçonnées de terrorisme qui ont été soit tuées, blessées ou arrêtées». Il faut savoir qu'outre la peine de mort qui est encore pratiquée aux USA, ce pays refuse de ratifier un traité sur les mines anti personnel que 135 pays avaient signé. «Les autorités ne respectent pas toujours complètement les dispositions légales concernant les droits de la défense», écrit ainsi le département d'Etat qui estime que «la justice reste aux ordres». Si la Constitution garantit le droit à la vie privée, en revanche, selon le rapport, cette disposition n'est pas respectée dans les faits par le gouvernement. «Selon des militants des droits de l'homme, le gouvernement procède aux écoutes téléphoniques et surveillance des communications d'opposants politiques, journalistes, défenseurs des droits humains, et terroristes présumés», lit-on dans ce rapport qui s'apparente plus à un procès contre le pouvoir algérien qu'a un document des droits de l'homme.