Les étudiants ont quitté le Palais du gouvernement en improvisant une marche jusqu'au tunnel des facultés. Les étudiants en pharmacie de la faculté centrale d'Alger ont tenu, hier, un sit-in devant le Palais du Gouvernement, surprenant les agents de l'ordre qui étaient déployés sur les lieux pour contenir les familles victimes du terrorisme, elles aussi en rassemblement au même endroit. C'est en réponse à l'appel de la Coordination nationale des étudiants en pharmacie d'Alger (Cnepa) que plusieurs centaines d'étudiants sont parvenus à occuper les lieux en l'espace de quelques minutes. Les manifestants ont expliqué qu'ils ont improvisé ce sit-in pour «réitérer leurs revendications qui ne sont pas encore prises en charge à ce jour». Ainsi, les futurs pharmaciens, en grève depuis le 1er mars dernier, sont revenus à la charge pour dénoncer «les textes promulgués récemment et qui n'arrangent guère cette communauté estudiantine». Ces étudiants ont revendiqué l'abrogation du texte paru dans le Journal Officiel du 29 novembre 2009 de sorte à permettre aux pharmaciens d'obtenir le titre de docteur. Rencontrée sur place, Imane, une étudiante en troisième année est revenue sur l'ensemble des préoccupations des étudiants en pharmacie. «On est là pour exprimer notre colère et avoir une réponse quant à nos revendications», dit-elle. Dans une plate-forme de revendications élaborée par cette Coordination, les futurs pharmaciens ont signalé «le manque de postes et les défaillances relevées en matière de postes budgétaires d'autant plus que ceux disponibles restent insuffisants par rapport aux besoins exprimés dans le secteur». Les concernés ont tenu à souligner l'autre problème lié au reclassement du pharmacien généraliste qui est toujours classé dans la catégorie 13 de la Fonction publique. «Il faut une revalorisation de nos diplômes. On mérite le titre de docteur puisque le volume horaire des étudiants l'autorise. On doit être classés dans la catégorie 16», a déclaré une autre étudiante. Une délégation de représentants des étudiants a été reçue par le chef du cabinet du Premier ministre dès les premiers instants du sit-in. Les membres de la coordination ont «déposé une déclaration écrite, une plate-forme de revendications et une lettre de demande d'audience pour le Premier ministre», a indiqué Rachid Chouitem, coordinateur des étudiants en pharmacie de la faculté d'Alger. Pour rappel, ce sit-in est le 5e du genre. «Ces protestations se veulent l'ultime moyen pour exprimer notre colère et nous faire entendre. Des mesures pour exercer une pression sur le ministère de l'Enseignement supérieur», a souligné par ailleurs, Rachid C. Il a insisté sur la nécessité de les «associer à la réunion nationale des sciences médicales qui se tiendra dans une semaine». Les étudiants ont quitté le Palais du gouvernement en improvisant une marche jusqu'au tunnel des facultés. Ils se sont ensuite dispersés dans le calme vers 14h30. Une marche estudiantine tolérée par les forces de l'ordre. Une première dans la capitale. soulignant que cette marche intervient à la veille de la Marche «millionnaire» à laquelle a appelé la coordination nationale autonome des étudiants.