Les représentants de l'Union africaine ont eu une entrevue en fin de journée d'hier avec les dirigeants de la rébellion libyenne. La délégation du panel africain était annoncée hier à Alger. Au moment où nous rédigeons ces lignes, nous étions en attente de son arrivée. Toutefois, sans préjuger de ce que sera, ou signifiera, la venue de la délégation africaine dans la capitale algérienne, un certain nombre de questionnements se posent néanmoins. Dont la moindre est encore de se demander pourquoi cette escale algéroise? En effet, le panel arrive directement de Benghazi où les représentants de l'Union africaine ont eu une entrevue en fin de journée d'hier avec les dirigeants de la rébellion libyenne. Les cinq représentants africains - les présidents Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Denis Sassou Nguesso (Congo) Amadou Toumani Touré (Mali) et le chef de la diplomatie ougandaise, Henry Oryem Okello - devaient arriver dans la soirée d'hier à Alger. Pourquoi et pour quels objectifs cette étape d'Alger? Hier, aucune indication n'était disponible, ni Alger, ni l'Union africaine n'ayant, dans l'immédiat, commenté cette venue en Algérie d'un panel dont la mission à lui assignée par l'Union africaine était de trouver une ligne d'accord entre les deux belligérant, libyens. La venue du panel à Alger pose d'autant plus de questionnements que l'Algérie s'était tenue à distance des deux parties, appelant plutôt au dialogue pour résoudre la crise. D'autre part, on voit mal l'Algérie jouer les médiateurs après l'accusation portée contre elle dimanche par la rébellion libyenne «accusant» Alger de soutenir El Gueddafi et de «fermer les yeux» sur la venue de mercenaires. Accusation fermement démentie dans la soirée de dimanche par le ministère des Affaires étrangères qui «tient à démentir de la manière la plus catégorique et la plus ferme possible une quelconque implication de l'Algérie dans cette prétendue opération de mercenariat», a indiqué le porte-parole du ministère. «Ces informations relayées de manière cyclique et récurrente par différents canaux sont infondées», a encore affirmé le porte-parole de la diplomatie algérienne. Interrogé, hier par l'APS, au sujet des informations sur la présence de mercenaires algériens en Libye, le directeur général de la communication au ministère des Affaires étrangères a déclaré qu'il lui a été donné, en tant que porte-parole du MAE, de «démentir catégoriquement, et à plusieurs reprises, ces allégations calomnieuses qui s'apparentent à des opérations de désinformation visant à impliquer les autorités algériennes dans ce qui est présenté comme des activités de mercenariat menées par de présumés nationaux algériens». Cela pour dire que la présence à Alger du panel africain, jusqu'à plus ample informé, ne s'explique pas.