Les agents, dont le bureau se situe au rez-de-chaussée, travaillent les pieds dans l'eau. Ce n'est pas de gaieté de coeur que les citoyens se rendent aux services de l'état civil de l'hôtel de ville de Annaba. Ces administrés sont confrontés quotidiennement à des agissements et désagréments des plus insoutenables. Les usagers de cette institution se plaignent des interminables files d'attente, devant les guichets des servi-ces de la mairie du Cours de la Révolution pour retirer des documents administratifs, notamment le S12. Forte demande et anarchie, caractérisent les services de l'APC de Annaba, qui ont, non seulement du mal à satisfaire la forte demande, mais aussi à gérer l'impatience des citoyens, pour ne pas dire leur incivisme. En réalité, le retrait des documents administratifs, certificats de résidence, fiche familiale et S12, notamment est devenu un véritable casse-tête. Dès l'ouverture de la structure, tous services confondus, plus de 5000 personnes y transitent. Le service de l'état civil délivre plus de 2000 documents par jour. Une situation difficile à gérer lorsque les demandeurs de documents sont agressifs. Le personnel, qui active dans des bureaux fait grise mine. En réalité, c'est toute l'institution administrative qui se trouve dans un état lamentable. Dimanche, de passage, nous avons constaté que des agents, dont le bureau se situe au rez-de-chaussée, travaillaient les pieds dans l'eau, En apparence une inondation dans les sanitaires situés en face du même bureau, sans susciter la moindre gêne chez les responsables. Autre constat lamentable des services de cette entité administrative, l'éclairage vétuste, les vitres et les murs poussiéreux et un personnel complètement dépassé, avec un service d'accueil aux abonnés absents. Cette situation est un facteur favorisant du bouillonnement des citoyens, qui se retrouvent confrontés quotidiennement, au malaise du personnel qui endure la précarité des conditions de travail. Ce malaise est lié, non seulement à l'éxiguité des bureaux, mais aussi au manque criant de commodités les plus essentielles. Quelques usagers de cet espace administratif, interrogés sur la situation ont éprouvé de la désolation: «Comme vous venez de le constater nous-mêmes, on se bouscule, on se supporte les uns les autres, on n'a pas où attendre. Mêmes les personnes âgées handicapées où malades sont contraintes de faire la chaîne...» L'hôtel de ville de Annaba n'a rien d'une vitrine de service public, et reflète malheureusement un laisser-aller qui pénalise fortement le citoyen. En somme, les services de l'état civil à Annaba, enregis-trent des carences considérables sur le plan services. Il convient de signaler qu'une partie des désagréments occasionnés par les services, consiste en l'utilisation des registres de l'état civil, qui remontent, retenons-le, aux années 1848. Ces registres sont dans un état plus que déplorable, notamment l'illisibilité de l'écriture, qui à l'origine la plupart des désagréments liés aux erreurs de transcripton de l'identité du citoyen. De là, on retiendra ces erreurs, voire ces fautes graves, portées sur les documents des administrés, pouvant aller jusqu'à changer complètement l'identité. Dans ce cas précis, Il a été porté sur le certificat de résidence du jeune F. Abdeljalie, une faute, qui lui valut le rejet de son dossier: «Je m'appelle Abdeljalil, on écrit sur le document Abdelkhali. Et lorsque je suis revenu au service qui a délivré le certificat, en expliquant à l'agent l'erreur, j'ai reçu une avalanche de mots déplacés. C'est dire si l'administration est au service du citoyen, ma foi, c'est plutôt d'administration de «sois beau et tais-toi...» La situation n'est pas unique, puisqu'au guichet de la mairie du centre-ville de Annaba, elle est pareille, voire pire au niveau des différents secteurs, habilités à délivrer les documents relevant de l'état civil. Le décor est le même: files d'attente interminables, tension des demandeurs et l'exiguïté des locaux qui sont, notons-le, dans leur majorité, des rez-de-chaussée des immeubles, aménagés en services d'état civil, où autres espaces aménagés, faute de structures adéquates, pouvant, d'une part, permettre aux agents d'évoluer confortablement dans leur travail, assurant ainsi un service public des plus performants, et d'autre part, satisfaire la demande des citoyens qui méritent une meilleure prestation de services.