Le Groupe de contact sur la Libye se réunit mercredi après-midi à Doha dans l'objectif de désamorcer la crise libyenne, avec la participation des représentants de la rébellion. Mis en place lors de la conférence internationale sur la Libye tenue fin mars dernier à Londres, ce groupe de contact va tenter de parvenir à une solution pacifique à la crise, près de deux mois après le début, le 15 février, du soulèvement populaire contre le régime du colonel Maamar El-Gueddafi. Le groupe comprend les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Turquie, la France ainsi que des organisations internationales et régionales dont l'ONU, la Ligue arabe et l'Otan. La réunion sera coprésidée par le Royaume-Uni et le Qatar. Le Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion, qui contrôle l'est de la Libye, participe lui aussi à cette réunion avec une délégation conduite par son représentant international, Mahmoud Jibril. Le CNT, qui n'est reconnu que par trois pays (France, Italie et Qatar), souhaite obtenir de la réunion de Doha "un passage d'une reconnaissance de facto à une reconnaissance légitime internationale". Dans ce contexte, Mahmoud Chammam, membre de la délégation, a insisté mardi sur la reconnaissance par les Etats-Unis du CNT, basé à Benghazi (est). Il a réitéré que la rébellion rejetait toute proposition qui ne prévoyait pas en préalable le "départ du colonel El-Gueddafi et de ses fils". La réunion de Doha verra également la participation de la Turquie qui doit présenter un plan de paix élaboré pour un règlement du conflit en Libye. Cette "feuille de route", initiée par le gouvernement turc, prévoit notamment l'instauration immédiate d'un cessez-le-feu, la création d'"espaces humanitaires sûrs" pour apporter de l'aide au peuple libyen et le lancement d'un "processus de vaste transformation démocratique" vers des "élections libres" en Libye. La réunion de Doha intervient sur fond de mobilisation diplomatique de L'Union africaine (UA) pour tenter d'aboutir à une issue pacifique au conflit qui déchire actuellement la Libye. Les efforts de l'UA ont constitué les thèmes centraux des entretiens ayant réuni mardi à Alger, autour du président Abdelaziz Bouteflika les membres du comité de l'UA sur la Libye. Ce comité, mandaté par l'UA appelle dans sa "feuille de route" élaborée le 10 mars dernier, entre autres, à "la cessation immédiate de toutes les hostilités", à "l'acheminement diligent de l'assistance humanitaire" et à un "dialogue entre les parties libyennes". Il a également lancé un appel pressant au Conseil national de transition (CNT) de Libye à "coopérer pleinement dans l'intérêt supérieur de la Libye et à aider à la recherche et à la mise en œuvre d'une solution politique juste et durable". Cette proposition a été acceptée officiellement par la Libye mais rejetée par les rebelles qui demandent le "départ du colonel El-Gueddafi et de ses fils". Le comité est composé des présidents de la république du Congo, Denis Sassou Nguesso, de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, du président de la Commission de l'UA, Jean Ping, et du ministre des Affaires étrangères de l'Ouganda, Henri Oryem Okello. Ces efforts diplomatiques interviennent au moment où les bombardements de l'Otan se poursuivent au sud-ouest de Tripoli, aux mains de la rébellion, tuant des policiers et des civils, selon la télévision libyenne.