La partie civile fera appel et demandera la requalification de l'affaire et son traitement par le tribunal criminel de Tlemcen. «Nous avons, dès le début de l'affaire, interjeté une demande aux fins que l'accusé soit jugé devant le tribunal criminel de Tlemcen et ce pour homicide volontaire, voilà que le mis en cause, qui a été jugé et condamné à un an de prison ferme par le tribunal d'El Ghazaouet, a été acquitté par la cour d'appel de Tlemcen», a affirmé Me Harrag Rachid, avocat de la partie civile. Et ce dernier d'ajouter que «la partie civile se retrouve, après ce deuxième procès, incapable d'introduire un pourvoi en cassation devant la Cour suprême étant donné que dans de pareils cas, seul le procureur général près la cour de Tlemcen est habilité à faire appel». L'affaire Boulouiz Amine, ce jeune étudiant de 18 ans qui a trouvé la mort l'année passée dans la bande frontalière de l'ouest du pays, ne trouve toujours pas son épilogue. Le mis en cause, le douanier supposé avoir commis le crime, a été innocenté. Il était accusé d'homicide volontaire qui lui a été imputé par la famille du défunt. «Il n'a pas été poursuivi sur la base d'un homicide volontaire encore moins pour homicide involontaire», a indiqué Me Harrag tout en se demandant d'un ton amer que «si l'accusé a été acquitté, qui est donc le véritable assassin de Boulouiz Amine? L'affaire est, semble-t-il, compliquée, aucun nouvel élément n'est venu éclairer les pistes brouillées et ce, du premier jusqu'au dernier procès qui a eu lieu jeudi. Le douanier, cité comme étant à l'origine de la mort du défunt, a été relaxé tandis que les circonstances de la mort du jeune Boulouiz demeurent toujours inconnues. Dans le premier procès, le douanier a été condamné à une année de prison ferme et une amende. La famille de la victime, peu convaincue de toute la procédure judiciaire et du premier jugement rendu, a introduit un recours auprès de la cour d'appel de Tlemcen. Le Dr Brichi, oncle du défunt, qui s'est montré intransigeant, est allé jusqu'à déclarer que la partie civile fera appel suivi d'une demande de requalification de l'affaire et son traitement par le tribunal criminel de Tlemcen. Et d'ajouter qu'«une telle affaire doit être jugée par un tribunal criminel et non par un tribunal correctionnel». Car, a-t-il expliqué «il y a eu mort d'homme». Rien de ce qui a été avancé n'a été fait. L'affaire, tel que traitée par les enquêteurs et jugée par le tribunal de première instance a été loin de satisfaire la famille de la victime. Autant d'interrogations ont été posées par l'oncle de la victime parmi lesquelles le pourquoi du jugement uniquement du seul douanier, chauffeur du véhicule alors que celui-ci transportait d'autres douaniers à l'heure de la mort de Boulouiz Amine. La bataille juridique est, contre toute attente, rude. Un aveu a été fait par l'avocat de la partie civile avant même l'ouverture du premier procès indiquant que «plusieurs vices de forme ont jalonné l'instruction tandis que les frais de justice, 100.000 dinars, demandés par le parquet, visent tout simplement à écarter la thèse de l'homicide volontaire». L'affaire Boulouiz Amine a été déclenchée fin mai de l'année passée. A cette date, le jeune étudiant de 18 ans a trouvé la mort dans la commune de Bab El Assa, située dans la bande frontalière de l'ouest du pays. Sa famille a pointé du doigt les douaniers en faction sur les lieux du drame. Simultanément, la ville de Bab El Assa a été secouée par une série d'émeutes. Bilan: le parc douanier de Boukanoun, contenant plus de 300 voitures saisies, a été entièrement brûlé et plusieurs édifices de l'Etat ont été endommagés.