Plus que les autres universités, celle de Béjaïa est en crise depuis trois mois. La situation conflictuelle qui règne à l'université de Béjaïa est loin de s'orienter vers une solution. Plus que jamais, le spectre d'une année blanche plane et aucun signe annonciateur d'une issue favorable ne se profile à l'horizon. D'un côté, un recteur qui maintient mordicus la traduction des étudiants en conseil de discipline et de l'autre, les étudiants qui ne jurent que par l'empêchement de la tenue du conseil et réclament le départ du recteur. Entre les deux, le bras de fer durcit chaque jour. A qui profite cette situation? Certainement à personne. Depuis l'incident avec le rectorat, les événements se sont succédé pour donner lieu à une situation inextricable, qui s'illustre par des positions inconciliables et le temps passe vite. Moins de deux mois nous séparent de la fin de l'année. Plus que les autres universités, celle de Béjaïa était en crise depuis trois mois avant le mouvement revendicatif national. C'est dire que presque rien n'a été fait dans cette institution. Alors qu'un peu partout dans le pays, le ton est à la reprise, à Béjaïa, la tension est montée de plusieurs crans. Un paradoxe propre à cette institution où la grogne est toujours de mise. Bien que la protestation et les revendications locales ne sont pas partagées par tous, il reste que certains étudiants, soutenus par certains enseignants, réclament la tête du recteur. La saisine de la justice et la convocation de 11 étudiants en conseil de discipline après le saccage des locaux de l'administration du rectorat survenu la semaine dernière, étaitent la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Les réactions estudiantines sont tombées en cascade. Outre la grève et les rassemblements permanents devant le rectorat afin d'empêcher la tenue du conseil, les étudiants sont sortis pour une démonstration de force avec pour mot d'ordre principal le «départ du recteur». De l'avis des observateurs, la réponse à cette exigence, à savoir l'annulation des sanctions et autres poursuites judiciaires suffirait largement à apaiser les esprits. Mais elle ne vient pas. Les enseignants ont, pour leur part, organisé un rassemblement devant le rectorat pour exprimer leur «soutien» aux étudiants. Ils ont réitéré, à l'occasion, l'exigence de «l'annulation des poursuites judiciaires et la mise en place d'une commission d'enquête indépendante». Les enseignants se disent «convaincus que le salut de l'université passe par la consécration du principe de gestion démocratique». Quelle issue pour le conflit? Présentement, personne n'est en mesure de répondre à cette épineuse question. Mais il est clair que la persistance de cette situation ne peut que se traduire négativement sur la scolarité des étudiants et celle des futurs bacheliers. Mais cela semble être le dernier souci, aussi bien des responsables que des meneurs de la protesta. Où va donc l'université de Béjaïa?