Palestiniens et Israéliens, certains Européens et les Etats-Unis, traditionnels parrains des pourparlers, sont à l'origine de ce début de mouvement, sept mois après l'échec des dernières négociations. Laissé en jachère depuis l'automne, éclipsé par les révoltes arabes, le processus de paix israélo-palestinien devrait faire l'objet d'initiatives concurrentes dans les semaines à venir, avec en toile de fond le projet des Palestiniens de voir leur Etat reconnu à l'ONU. Les deux parties, certains Européens et les Etats-Unis, traditionnels parrains des pourparlers, sont à l'origine de ce début de mouvement, sept mois après l'échec des dernières négociations. Le président palestinien Mahmoud Abbas a déjà présenté son plan pour faire naître l'Etat palestinien en septembre aux Nations unies. Il pense que les Européens sont prêts à l'appuyer. Après Paris cette semaine, il se rendra bientôt (le 5 mai) à Berlin pour plaider sa cause. M.Abbas continue de préférer l'option d'un accord négocié avec Israël, mais l'idée d'une alternative diplomatique palestinienne fait son chemin. La France, peut-être suivie par d'autres Européens, l'envisage comme moyen de dépasser le blocage du processus de paix. Ni Israël, ni les Etats-Unis ne veulent d'une telle «déclaration unilatérale». C'est en partie pourquoi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, devrait, selon les médias israéliens, présenter son propre plan de paix dans un discours fin mai au Congrès américain. Le président israélien Shimon Peres a lui aussi plaidé pour que le gouvernement présente son propre plan de paix afin d'éviter que d'autres pays, notamment les Etats-Unis, ne prennent une telle initiative. Côté américain aussi, «nous réfléchissons à des moyens de redonner de l'énergie au processus», dit un haut responsable du département d'Etat. L'initiative prendrait la forme d'un discours du président Barack Obama, complète un autre responsable. Quand? «Bientôt, peut-être. Il parlera de ce qui se passe au Moyen-Orient, des différentes révolutions. Ce ne sera pas un discours uniquement sur le processus de paix». Les Etats-Unis n'ont pas attendu les révoltes arabes, rappelle-t-il, pour presser Israël et les Palestiniens de faire la paix. Celles-ci ont simplement compliqué l'équation pour M.Obama. «Nous essayons encore de faire le tri dans ce qui se passe», poursuit le diplomate, en citant l'exemple de la Syrie. Or, «pour qu'un plan de paix marche, quel qu'il soit, la Syrie doit être impliquée». Les paramètres de la paix sont connus, laissant peu de place à de nouvelles propositions. Les Palestiniens veulent fonder leur Etat sur l'ensemble des territoires occupés par Israël depuis 1967, avec des échanges. M.Netanyahu, dont la coalition comprend des partis ultra-nationalistes, refuse un retrait total de Cisjordanie, où vivent des centaines de milliers de colons israéliens. Les deux parties sont également aux antipodes sur le statut de Jérusalem-Est. Les Palestiniens veulent en faire leur capitale. Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale indivisible. Le New York Times pense que la Maison-Blanche proposera un Etat palestinien dans les frontières de 1967, et que Jérusalem devienne la capitale commune à Israël et au futur Etat de Palestine. Enfin, le possible plan américain ne prévoirait pas de «droit au retour» pour les réfugiés palestiniens. Sans confirmer ces détails, l'un des responsables américains se dit «conscient qu'aucune partie extérieure ne peut imposer la paix. Au bout du compte, les deux parties devront s'asseoir à une table et trouver le moyen de résoudre les problèmes». L'ancien diplomate américain Aaron David Miller, un vieux routier du processus de paix, jauge les efforts des uns et des autres dans un commentaire publié par le Conseil des affaires étrangères (CFR). D'après lui, les chances d'une initiative de Washington sont «proches de zéro», les différences de point de vue étant «actuellement trop importantes pour être comblées».