Le MSP est un parti islamiste convaincu et le FLN constitue quelque peu le contraire de cette tendance. La coalition Front de libération nationale-Mouvement de la société pour la paix (FLN-MSP) est l'exemple type de cette contradiction et de ce paradoxe à l'algérienne. Autant les points de divergences politiques sont nombreux entre les deux formations, autant les points de convergences s'avèrent «insipides» à avaler. Le MSP est un parti islamiste convaincu et le FLN constitue un peu le contraire de cette tendance avec son identité «nationaliste» nuancée. Ce qui prouve, estiment des analystes, que la coalition entre ces deux partis, qui était initialement inscrite dans l'objectif, faute de mieux, d'exécuter le Programme présidentiel, est avant tout une réunion d'intérêts clientélistes. Sinon, comment expliquer qu'un fossé aussi large sépare ces deux partis en matière même de procédure à appliquer pour l'exécution de ce programme? Sur le plan politique, il n' y a aucune convergence entre les visions des deux partis concernant les grandes lignes politiques à imprimer à la nation.Des preuves, il y en a à souhait. Nature du régime, textes législatifs, libertés, etc. sont tous des points qui marquent la distance des visions de l'un et de l'autre. Commençons par ce point nodal de toute politique nationale: la nature du régime. Le FLN veut un régime présidentiel où tous les pouvoirs reviennent au président de la République avec ses larges prérogatives alors que le MSP, quant à lui, veut un régime parlementaire. Le sujet de la révision de la Constitution annoncée par le chef de l'Etat divise, lui aussi, ces deux formations.Le FLN souhaite la participation de toutes les forces de la société à l'élaboration du texte alors que le MSP veut en confier la tâche à un cercle restreint de personnalités spécialisées dans ce domaine.Autre point de divergence, leurs positions diamétralement opposées sur la levée de l'état d'urgence avant que le pouvoir n'en supprime les dispositions. Le MSP avait toujours plaidé sa levée allant jusqu'à inventer de prétendues répercussions négatives sur l'investissement étranger alors que le FLN ne voyait aucun obstacle à ce que l'état d'urgence soit maintenu. Les observateurs de la scène politique nationale s'accordent à dire que «toutes ces différences accréditent davantage la thèse selon laquelle ces deux partis se sont alliés pour participer au partage de la rente dans la perspective de détruire le pays». Car, en fin de compte, ils n'ont aucun projet de société, puisqu'ils mettent leurs propres programmes sous le coude. Hypocrisie? Opportunisme politique? En tout cas, l'on comprend pourquoi le MSP ne s'est pas coalisé avec ses alliés naturels qui sont les partis islamistes comme El Islah et En Nahdha. Le registre des griefs à retenir contre le FLN - MSP ne s'arrête pas à leur alliance contre nature. Au niveau local, on les désigne souvent (l'Alliance étant majoritaire dans les Assemblées élues) comme les responsables du sous-développement des communes malgré les budgets colossaux dégagés par l'Etat pour «consolider» la paix sociale. La majorité des APC qu'ils gèrent sont souvent sujettes à des mouvements de contestation et de protestation citoyennes.