Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP, se rend aujourd'hui au Mali. Qualifié de ventre mou de la lutte antiterroriste, le Mali se rapproche de l'Algérie pour cordonner la riposte à opposer à ce fléau. C'en est donc fini avec les tergiversations du président malien en ce qui concerne la libération d'otages occidentaux et le paiement des rançons suite à la pression de Sarkozy. Voyant que la menace se fait persistante eu égard aux événements en Libye, le Mali a conclu que le rapprochement avec l'Algérie est inévitable. La raison en est que l'Armée algérienne est la plus expérimentée dans la lutte antiterroriste et elle est bien équipée en armes et en hommes. Les Occidentaux, à leur tête les Américains, ont été convaincus de cette réalité qu'ils ont soulignée à plusieurs reprises. C'est l'Algérie qui donne la réplique à cette menace. Et on vient demander conseil au Président Abdelaziz Bouteflika qui a reçu hier à Alger Soumeylou Boubeye Maïga, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et envoyé spécial du président malien, Amadou Toumani Touré. La coordination entre les pays du Sahel, membres du Comité d'état-major opérationnel conjoint qui regroupe l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger, connaîtra une nouvelle impulsion. C'est l'objet de la visite du général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, au Mali, à partir d'aujourd'hui. Cette visite intervient dans le cadre de la tenue d'une réunion extraordinaire du Conseil des chefs d'état-major de ces pays, consacrée à l'examen de la situation qui prévaut actuellement dans la sous-région ainsi qu'à l'évaluation globale des activités et actions mises en oeuvre visant à consolider la coopération, la coordination et la concertation pour faire face aux défis communs en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. Cette coopération est sûrement l'un des points discutés par le ministre malien. Il a indiqué qu'il était porteur d'un message du président Touré au Président Bouteflika. Il contient une analyse de la situation régionale et se concentre sur l'évolution et le renforcement des relations bilatérales «dans un contexte extrêmement perturbé où toutes les menaces auxquelles nous étions confrontés se retrouvent amplifiées», dit le ministre. Il a estimé que la situation sécuritaire dans la région du Sahel demeure grave et préoccupante et «nécessite que nous conjuguions encore plus nos efforts pour pouvoir trouver les réponses les plus adéquates à cette situation». Le ministre Maïga a souligné que sa visite à Alger s'inscrit dans l'objectif d'instaurer une sécurité immédiate dans la région mais aussi une stabilité plus globale et plus durable. La consolidation de la coopération sécuritaire sur la zone frontalière algéro-malienne a été au menu d'une séance de travail coprésidée par les deux ministres. «Nous sommes convenus de consolider les mécanismes qui régissent les relations bilatérales pour que des avancées substantielles soient enregistrées durant l'année 2011 en matière de coopération sécuritaire sur la zone frontalière, de consultations et de coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme», a indiqué Medelci. Les deux parties se sont accordé sur un agenda, devant permettre d'organiser ces volets de la coopération sécuritaire, qui sera précisé dans les prochaines semaines. Maïga a indiqué que les deux délégations ont procédé à un échange de vues sur l'ensemble des objectifs à fixer à court terme aux relations bilatérales, régionales et aux questions internationales. «Nous pourrons aboutir ensemble à l'instauration progressive d'une sécurité dans l'espace commun de manière à assurer une stabilité plus globale et durable à travers l'harmonisation de nos évaluations, approches et méthodes d'action», a-t-il expliqué. Medelci et Maïga ont passé en revue la situation en Libye et procédé à une évaluation de la réunion d'Addis-Abeba. «Nous avons enregistré avec beaucoup de satisfaction la participation des deux parties libyennes à la réunion», a affirmé Medelci.