Le Mouvement des droits et libertés (MDL) rend, à l'occasion de ce 1er Mai, placé sous le signe de l'unité, hommage à toutes les organisations syndicales autonomes. Les porte-parole Abdesselam Ali Rachedi, Ali Brahimi, Tarik Mira, Hamid Ouazar, Yasmina Si Abderrahmane du MDL ont ainsi déclaré qu'ils sont solidaires de tous les travailleurs et chômeurs qui luttent pour leurs droits et libertés. Le MDL a soutenu que «face à la montée en puissance du mouvement social et devant le discrédit et l'impuissance des syndicats qui lui sont inféodés, le pouvoir n'a d'autre recours que le harcèlement judiciaire à l'encontre des syndicalistes et des syndicats autonomes». La Fête internationale des travailleurs trouve l'Algérie, a fait savoir le MDL, dans un contexte social en ébullition. Ainsi, il passe en revue les conflits sociaux multiples qui touchent tous les secteurs alors que l'impasse politique et institutionnelle perdure. «L'élargissement de la précarité a pour conséquences une exacerbation des luttes sociales mais aussi un regain des actes de désespoir allant jusqu'à l'auto-immolation», a constaté le MDL, ajoutant qu'au moment où l'Etat croule sous les dizaines de milliards de dollars de la rente pétrolière, des réseaux mafieux se sont engraissés et bénéficient d'une impunité totale, au lieu de servir à l'investissement productif. Dans le même sillage, le MDL a relevé que même les maigres augmentations de salaires obtenues par les luttes et les sacrifices des travailleurs sont, hélas, immédiatement rattrapées par un processus inflationniste galopant. Une telle situation conduit inexorablement, si l'on se réfère à la déclaration du MDL, à l'appauvrissement accéléré des classes moyennes, menacées de disparition, aggravant ainsi la fracture sociale. A cela s'ajoutent parallèlement les injustices que subissent les travailleurs, des centaines de milliers de citoyens, jeunes pour la plupart. Ces derniers sont voués, selon le MDL, à un chômage de longue durée «qui touche plus particulièrement les diplômés universitaires», a fait remarquer le MDL, estimant que cette situation dramatique est la conséquence de l'abandon par les pouvoirs publics de toute politique de développement. Une politique industrielle, seule, affirme-t-il, est à même de créer des emplois réels et durables en quantité. Par ailleurs, le MDL s'est dit militant du combat pour les droits sociaux, lesquels, juge-t-il, sont indissociables du combat pour les droits politiques. «Toute avancée dans la conquête des droits sociaux est en même temps une avancée démocratique», affirme-t-il, soulignant enfin que le combat pour les libertés individuelles et collectives et les droits de l'homme est le meilleur rempart pour la protection des plus faibles.