La délégation algérienne, composée d'experts de haut niveau, a tenu bon. Les négociations, la semaine dernière, à Genève, entre la délégation algérienne et les responsables de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) semblent avoir été plus ardues que prévu. A en croire des sources proches de cette délégation, rentrée à Alger vendredi, «les représentants américains et australiens ont tenté un forcing sans précédent, histoire d'amener notre pays à abattre définitivement et sans délai ses barrières douanières». Il n'est rien moins proposé à notre pays que de réduire à néant ses taxes douanières sans contrepartie conséquente, attendu que notre commerce extérieur est presque exclusivement basé sur les hydrocarbures alors que notre industrie manufacturière n'est pas encore apte à affronter la concurrence des grandes firmes internationales. Si les Européens n'ont pas suivi cette démarche, c'est qu'ils doivent, sans doute, avoir déjà négocié un accord d'association satisfaisant pour les deux parties, même si aussi bien l'Ugta que les représentants des organisations patronales redoutent certaines des clauses qui y sont contenues, notamment celles relatives à la levée progressive des barrières douanières sur une durée de douze années. C'est, nous dit-on encore, «la présence des partenaires sociaux, mais aussi celle de cadres de très haut niveau qui composaient la délégation, composée de 40 ca- dres, qui a permis de retarder les échéances et de mieux faire passer les visions algériennes auprès des dirigeants de l'OMC». L'adhésion de notre pays à l'OMC, que soutient officiellement Washington, semble être un atout majeur pour l'organisation, puisque notre pays occupe une place hautement stratégique dans la région méditerranéenne. De nouveaux rounds de négociations sont prévus dans les prochains mois. Notre adhésion, comme avait déjà eu à le souligner Boukrouh, ministre du Commerce, ne se fera pas avant plusieurs années. Il avait, à cet effet, donné l'exemple de la Chine qui négocie son adhésion depuis dix longues années. De mêmes sources, l'on croit savoir que le ministre algérien, qui conduisait la délégation algérienne, devrait animer une conférence de presse dans les tout prochains jours, peut-être même aujourd'hui, afin de tenir au courant l'opinion publique de l'état d'avancement de ces négociations que les pouvoirs publics, nous dit-on encore, «veulent parfaitement transparentes puisqu'elles engagent l'avenir du pays et du peuple pour de nombreuses générations».