Cette nouvelle donne amène le ministre malien à soutenir la position de l'Algérie. «Les événements de la Libye accroissent le potentiel de violence dans la région du Sahel et ont permis, par conséquent, aux groupes terroristes de s'offrir des armes lourdes volées dans les arsenaux libyens», a déclaré, dans une interview accordée au journal français Le Monde, Soumeylou Boubèye Maiga, fraîchement nommé à la tête de la diplomatie malienne. Cet ancien ministre de la Défense et ex-chef des services de renseignements maliens a aussi reconnu que les événements en Libye constituent une source d'approvisionnement en armes et en logistique pour les réseaux terroristes, activant sous la casquette d'Aqmi. Une telle situation appelle, selon lui, à une mobilisation plus forte des pays de la région. «Les Etats de la région du Sahel doivent assurer la sécurité et la présence de l'Etat auprès des populations visées par Aqmi», a-t-il soutenu. Car, a-t-il relevé, l'absence de l'assistance de l'Etat, pour ses populations, laisse libre cours aux terroristes de trouver des foyers de recrutement et de refuge. Et pour mieux lutter contre le terrorisme, Boubèye Maiga a souligné qu'«il faut réactiver nos relations avec des pays comme l'Algérie et la Mauritanie, qui estimaient insuffisant l'engagement malien contre le terrorisme». Il a ainsi affirmé que sa visite à Alger, en Mauritanie et au Niger, au début de ce mois, s'inscrit dans cette logique de partenariat portant lutte contre le terrorisme. Il en ressort alors que le ministre des Affaires étrangères malien vient soutenir la position algérienne. Une position refusant catégoriquement toute ingérence étrangère dans les pays du Sahel, sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Soumeylou Boubèye Maiga a reconnu que seuls les pays de la bande saharienne sont appelés à mener conjointement et en totale coordination une guerre contre le terrorisme et le grand banditisme. Aussi, a-t-il affirmé, que la réunion des chefs d'état-major des pays du Sahel, tenue le 29 avril dernier, a porté sur l'unification des rangs des pays concernés pour assurer une complémentarité en matière de lutte contre Aqmi. Et pour réaliser cet objectif, l'ancien ministre de la Défense et ex-chef des services de renseignements maliens a indiqué, qu'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de la région, se tiendra vers le 20 mai à Bamako. Une réunion qui sera précédée d'une visite du président malien à Alger. S'agissant de l'impact de la mort de Ben Laden sur Aqmi, il a fait savoir que désormais, cette organisation qui a prêté allégeance à Al Qaîda se voit privée de sa principale source d'inspiration idéologique et opérationnelle. De l'autre côté, il a relevé qu'un tel événement pourrait, à court terme, accroître le risque d'une fuite en avant et donc de la recrudescence d'attentats terroristes.