La récente décision des ouléma taliban, invitant Oussama Ben Laden, principal suspect dans les attentats contre l'Amérique, à quitter le pays vient de bouleverser les données dans la région, en prévision d'une attaque contre l'Afghanistan. Même si l'ambassadeur afghan au Pakistan a déclaré, à l'issue d'une conférence, que le régime des taliban ne livrera pas Ben Laden tant que l'Amérique ne donne pas les preuves de son implication dans les attentats. Dans le même temps, un quotidien pakistanais, le News, appartenant à l'ancien ministre Nasserullah Babar, a expliqué que Ben Laden avait quitté l'Afghanistan il y a quatre jours. Le journal pakistanais, qui n'a pas réussi à confirmer l'information auprès des taliban, s'est basé sur une source très proche des «Doctors de la foi», indiquant qu'Oussama Ben Laden aurait quitté l'Afghanistan avant même de connaître la réponse des ouléma. La spéculation sur son point de chute a donc commencé et on parle déjà de départ pour la Tchétchénie où les hommes de la Quaîda sont bien implantés. Il n'est pas exclu aussi que Ben Laden, rejoigne l'Irak où le régime de Saddam partage la même haine pour l'Amérique et l'Arabie Saoudite. Mais l'Irak pourrait ne pas accepter cet invité «encombrant» qui pourrait refixer les projecteurs de l'Occident sur le pays et poursuivre sa mission d'extermination. Ben Laden, qui dispose d'un réseau international très efficace qui le conduirait même dans une capitale occidentale, pourrait choisir le Yémen ou même les Philippines où le groupe islamiste d'Abu Sayyaf le soutiendrait. Il reste que les Etats-Unis, qui se sont fixé comme premier objectif militaire d'attaquer l'Afghanistan, ont orienté leur satellite de surveillance militaire sur la région, contrôlant les mouvements des troupes et des personnes susceptibles d'appartenir à Al-Qaîda, mettant à nu toute tentative de sortie du territoire afghan. L'épisode de l'évasion de Ben Laden de sa prison dorée en Afghanistan ne fait que commencer.