«Les agitations» enregistrées au sein de certaines cités universitaires, durant ce ramadan, seraient utilisées à d'autres fins. Le ministre de l'Enseignement supérieur s'en va-t-en guerre contre certaines organisations estudiantines qu'il accuse indirectement d'attiser dangereusement le feu au sein des cités universitaires. Lors de la conférence de presse qu'il a organisée hier à l'Ecole nationale d'administration d'Alger, le ministre a cité le cas des intoxications déclarées au niveau de certaines résidences universitaires, comme Bechar et Mostaganem. «Ce qui s'est passé à Mostaganem appelle des questionnements», puisque, dit-il, «juste avant cette intoxication une organisation estudiantine n'a pas été satisfaite dans ses revendications». Pour Béchar, ajoute le ministre, à l'heure actuelle, l'enquête n'a pas encore déterminé les causes. Sans nommer ces organisations, Haraoubia a déclaré qu'il utiliserait tous les moyens légaux pour venir à bout de ces pratiques. «La colère du ramadan tient à des revendications extra-universitaires, n'ayant pas souvent une relation avec les revendications sociopédagogiques de l'étudiant», a-t-il affirmé. La première semaine du ramadan a, en effet, connu des mouvements d'agitation au sein de nombreuses résidences universitaires. Reconnaissant que l'université ne peut être en marge des fluctuations de la société, le ministre a indiqué qu'il y a des limites à ne pas franchir. «Nous sommes à l'écoute de toutes les revendications, mais quand elles touchent directement l'intérêt de l'étudiant». Il faut signaler que ce mécontentement des étudiants n'est pas toujours mû par les conditions qui règnent dans les cités universitaires, du reste très dures durant ce ramadan. Des intimidations et des violences ont été commises notamment sur les étudiants qui organisaient des soirées. Sur sa lancée, le conférencier a évoqué les agressions dont ont fait l'objet certains enseignants. «Je ne peux plus tolérer ce genre de comportements dans l'enceinte universitaire», a-t-il déclaré. Cette rencontre avec la presse a été également l'occasion pour le ministre d'apporter certaines précisions notamment en ce qui concerne les dernières augmentations des salaires des enseignants. «Il y a eu beaucoup de confusion sur ce plan, mais je tiens à préciser que nous avons tenu nos promesses et les enseignants percevront les augmentations du mois d'octobre d'ici à quelques semaines. Les nouveaux salaires figurent sur leur fiche de paye», a-t-il précisé. Pour les réformes du système éducatif, touchant aussi l'université, le ministre a informé qu'elles rentreront en vigueur «au début de l'année universitaire 2003-2004». Cependant il a indiqué que la première phase d'application a commencé. S'agissant de la réforme des oeuvres universitaires, elle interviendra, selon le ministre, probablement d'ici à la fin de l'année. Ces réformes porteront surtout sur l'hébergement, la bourse ainsi que sur les autres conditions de résidence, dont le ministre n'a pas voulu donner plus de détails, car «elles seront soumises à tous les partenaires y compris les étudiants».