L'Ugel semble rejoindre la cohorte des associations phagocytées par les anti-Benflis. Il est des signes qui ne trompent pas. Le dernier congrès de l'Ugel (Union générale des étudiants libres) de forte obédience MSP a eu de fort relents de propagande électoraliste, Ammar Tou, ex-ministre de l'Enseignement supérieur y a fait un discours de circonstance et fut également décoré de la médaille du mérite portant le sceau de cette association estudiantine. Tout un symbole lorsque l'on sait que M.Tou est du bord des redresseurs du 8e congrès du FLN. De quoi confirmer l'hypothèse d'un ralliement sans exclusif de cette frange d'étudiants au Président que d'aucuns accusent de vouloir islamiser ( au sens d'islamisme ) l'enceinte universitaire. Par ailleurs, elles furent nombreuses les personnalités politiques ou parlementaires telles M.Ben Braham qui représente le SMA (Scouts musulmans algériens) ou Belaïd Aziz, l'Union de la jeunesse algérienne. Ce dernier, bien que n'ayant pas encore choisi son camp, fit néanmoins partie de ceux qui donnèrent le ton à ce regroupement qui a duré le temps d'un week-end, en lui conférant l'aura des grands meetings associatifs promettant l'élan sans faille de tout un lectorat potentiel, notamment par l'entremise de l'action parallèle et de l'influence indirecte. Belaïd Aziz annoncera plus tard son adhésion à la ligne Benflis. Des corps consulaires et des associations internationales furent également au rendez-vous, entre autres, l'ambassadeur de la Palestine en Algérie ou celui de la RASD, mais également des associations d'étudiants maghrébins en France et une autre jordanienne. Autant de relais dont le rôle n'est plus à démontrer au sein des communautés nationales d'outre-mer. C'est dire que tous les moyens sont mis pour accorder à cette simple association, jadis inconnue, voire décriée, tout le charisme d'un parti politique. N'est-ce pas que le président de la République lui même en voyage en Malaisie lors de l'évènement, s'est chargé d'envoyer une lettre de félicitations à l'occasion de la tenue de cet énième congrès de l'Ugel et l'a fait lire par un émissaire dûment mandaté. Cette manifestation «culturelle» fut bien entendu sacralisée par la présence de figure de proue de la mouvance islamiste dont Menasra, président du groupe parlementaire du MSP. Ce dernier se suffit d'une simple présence et s'interdit toute déclaration à la presse, pourtant présente sur les lieux de la «cérémonie» ce qui en dit long sur les velléités politiques du parti qu'il représente, mais dont l'aval est indispensable à toute action du satellite Ugel. Ainsi se dessine la stratégie Bouteflika qui veut faire du mouvement associatif, à l'instar des zaouïas comme autant de leviers pour réussir le pari des élections de 2004. A la guerre comme à la guerre ! Hasard ou paradoxe de l'histoire: au même moment de la tenue de la rencontre qu'organisait l'Ugel, Benflis animait un meeting enflammé à la kasma FLN de Bab Ezzouar. Rappelons que ce n'est pas la première fois qu'une association, ici l'Ugel, soit utilisée à des fins de propagande politique particulièrement par les anti-Benflis, fortement représentés récemment au grand auditorium de l'Usthb. En effet, le FLN, à plusieurs reprises, avait accusé le gouvernement, à commencer par Yazid Zerhouni, puis ouvertement Bouteflika, d'être derrière les attaques, tantôt discrètes tantôt frontales, menées contre le FLN et, partant, les «réunions parallèles organisées sous le couvert de diverses associations» comme l'a relevé L'Expression dans une précédente édition où fut mise en exergue l'intervention du député FLN, Mourad Boutadjine, qui a interpellé le ministre de l'Intérieur, Nouredine Yazid Zerhouni, sur des associations qui sont utilisées comme paravent aux «anti-Benflis» pour tenir leurs différents regroupements. Le même député avait alors montré du doigt pas moins de 7 associations, dont Iqra, Afak, l'UMA (Union médicale algérienne) l'Aren et l'Onea toutes deux des organisations estudiantines, mais aussi Machâl Achahid...pour ne citer que ceux-là.