Des mesures ont été prises pour nettoyer les cités-U des clandestins. De plus, l'infraction des organisations estudiantines à la loi 11-90 sur les associations les expose à des sanctions. Les cités universitaires seront expurgées des clandestins. C'est une des mesures dissuasives prises par le département de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique à l'encontre des personnes non résidentes qui pénètrent clandestinement dans les cités universitaires. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, qui en a fait l'annonce lui-même hier au Sénat, lors d'une séance plénière consacrée aux questions orales, a expliqué que cette mesure entre dans le cadre d'une série de dispositions décrétées par son département en réaction à l'exacerbation du phénomène de violence dans les cités universitaires, ces derniers mois. Un système de surveillance “rigoureux” au niveau des cités-U sera également mis en place aux fins d'empêcher l'accès aux personnes non résidentes. Tout comme, il sera question de la mise en œuvre d'un nouveau système de carte “non falsifiable” pour les résidents des cités-U. Le contrôle des activités culturelles au sein des enceintes universitaires a été également décidé par le département de M. Harraoubia dans l'objectif, explique-t-il “d'offrir un environnement net et serein aux étudiants”. Par environnement serein, le ministre entend un environnement “loin de tout activisme politique”. Ces mesures n'ont pas, par ailleurs, contenté le sénateur du Rassemblement national démocratique (RND), Habib Douaghi, auteur de la question orale qui revendiquait des mesures coercitives à l'encontre des organisations estudiantines qui utilisent l'université pour faire de la politique. Le sénateur du parti d'Ouyahia qui faisait allusion à l'Union générale des étudiants libres (UGEL), organisation satellite du parti de Mahfoud Nahnah, le MSP, qui a usé et abusé de la violence dans les cités universitaires dira : “J'insiste sur la nécessité d'empêcher ces organisations estudiantines de faire de la politique dans les cités universitaires en leur imposant de se conformer au règlement intérieur des associations”. M. Harraoubia a rétorqué que son département a mis en garde les organisations estudiantines contre toute utilisation de l'université à des fins politiques. “On leur a demandé de s'inscrire dans le cadre de la loi 11-90 qui leur a permis d'être agréés et de ne pas faire de la politique”. Interrogé par nos soins, au sortir de la plénière à propos des sanctions qu'encourent les organisations estudiantines en cas de violation de leur règlement intérieur, M. Harroubia a expliqué : “Nous avons la loi à notre disposition.” “Dès que nous constatons, des dépassements et que ces organisations agissent en dehors de cette loi, nous ferons appel à la loi pour qu'ils soient sanctionnés”. Sur la nature des sanctions qu'il compte prendre en cas de dérapages, le ministre martèlera : “Nous avons pris la précaution d'informer, d'avertir et de mettre en demeure ces organisations estudiantines et de leur dire : ça suffit, vous avez maintenant dépassé vos limites et vous devez vous inscrire dans le cadre de la loi, sinon des sanctions vous seront appliquées”. Par ailleurs, il a révélé que son département est en passe d'élaborer une charte universitaire. Cette dernière devra, explique-t-il, définir le rôle de chaque intervenant au niveau de l'université : “Que l'enseignant, l'étudiant, l'administration, le travailleur, l'organisation estudiantine jouent son rôle conformément à la réglementation en vigueur”. N. M.