depuis 2004, plus de soixante personnes ont été enlevées à travers la wilaya. Une réunion des citoyens a eu lieu au chef- lieu de la commune d'Ath Aïssi, daïra d'Ath Douala pour exiger la libération du jeune Bilek Mourad, âgé de 18 ans. Jusqu'à la fin de l'après-midi d'hier vendredi, la réunion ne s'est pas terminée et les citoyens ont formulé plusieurs propositions. Mais il fallait attendre la fin de la réunion pour savoir laquelle d'entre elles allait être retenue. En tout cas, une chose est sûre, la population est décidée à ne pas rester les bras croisés devant cette agression qui porte atteinte à toute la région. Bilek Mourad, un adolescent à peine âgé de 18 ans, a été intercepté par six individus armés qui l'attendaient au niveau du lieu-dit Tala Bounane (où avait été assassiné Matoub Lounès en 1998) mercredi dernier à 6 heures du matin. Le jeune était en compagnie d'un de ses amis à bord d'un véhicule, quand il est tombé dans le faux barrage. Les agresseurs qui étaient vêtus de tenues des services de sécurité l'ont sommé de les suivre avant de demander à son accompagnateur de quitter les lieux. En compagnie de leur victime, les ravisseurs se sont dirigés vers une destination inconnue. Depuis, aucune nouvelle n'a filtré au sujet de Bilek Mourad. Selon des sources proches de la famille de ce dernier, les ravisseurs n'ont pas contacté celle-ci pour exiger une rançon en contrepartie de sa libération. Juste après que la nouvelle soit parvenue aux proches du jeune séquestré, une mobilisation a commencé à s'organiser d'abord Aguemoun, village natal de Bilek Mourad avant de s'élargir à toute la commune d'Ath Aïssi et à la daïra d'Ath Douala. Après des concertations ayant duré quarante-huit heures, il a été décidé de tenir la réunion d'hier comme première étape avant de franchir d'autres caps dans le but de retrouver Bilek Mourad sain et sauf et ce, dans les meilleurs délais. Rappelons que depuis le démantèlement d'un dangereux réseau spécialisé dans les faux barrages et les enlèvements dans la région de Fréha, il y a cinq mois, c'est le premier kidnapping à être enregistré dans la wilaya de Tizi Ouzou. En revanche, depuis 2004, plus de soixante personnes ont été enlevées à travers la wilaya. Le phénomène a d'abord commencé dans la région de Maâtkas où plusieurs commerçants ont fait l'objet de rapt et n'ont été libérés qu'après versement de rançon. Plus tard, les agressions se sont multipliées ailleurs comme à Boghni, Azazga, Iflissen, Ath Douala... Suite à cette situation, des citoyens ont décidé de ne pas rester indifférents quand l'un des leurs est ciblé par les ravisseurs. A Iflissen puis à Boghni et un peu partout ailleurs, les populations se sont mobilisées pour exiger des agresseurs de relâcher les victimes sans condition. Une mobilisation qui a souvent payé. Mais il y a cinq mois, et pour la première fois, une tentative de kidnapping, tourne au drame à Fréha. En tentant de fuir ses agresseurs, un entrepreneur quinquagénaire, Slimana Hend, est touché par des tirs d'armes à feu et meurt sur le coup. C'est la seule fois qu'il y a eu mort d'homme suite à une tentative de kidnapping dans la wilaya de Tizi Ouzou. La population, réunie à Ath Aïssi, a donné un ultimatum de 48 heures aux ravisseurs jusqu'à dimanche en fin de journée et décidé un sit-in devant la wilaya de Tizi Ouzou demain matin.