Le phénomène des enlèvements fait parler encore de lui en Kabylie et fait bouger de nouveau les populations, décidées à ne plus rester passives et indifférentes devant de telles atteintes aux libertés citoyennes. En effet, suite au rapt qui a visé le jeune M. B., originaire de Béni Aïssi dans la daïra de Béni Douala au lieu-dit Tala Bounane, endroit où a eu lieu exactement le guet-apens qui a coûté la vie au porte-flambeau de la chanson et de la revendication amazighes, Matoub Lounès. Ce nouveau kidnapping, survenu mercredi passé aux environs de 8 heures du matin, a été perpétré par des inconnus armés et agissant à visage découvert, selon nos sources. Les citoyens du village Aguemoune, d'où est native la victime, ont publié un appel à la mobilisation pour exiger sa libération. Dans cette déclaration, toute la population de la wilaya de Tizi Ouzou a été conviée à une réunion de crise qui devait se tenir hier après-midi au chef-lieu de la commune de Béni Aïssi pour exiger “la libération immédiate” du jeune enlevé mais aussi pour “mettre fin à l'insécurité qui règne dans la région”, pouvait-on lire dans cet appel diffusé et placardé dans de nombreuses localités limitrophes de Béni Douala. Cela dénote tout le désir des populations locales à aller au-delà de l'exigence de la libération d'un des leurs pour interpeller tout le monde et tenter de mettre un terme au climat d'insécurité qui règne dans la quasi-totalité de la wilaya de Tizi Ouzou. Pour rappel, dans un passé récent, des actions similaires emmenées par des citoyens se sont avérées payantes puisque les ravisseurs ont libéré leurs victimes sans paiement de rançons, et ce, grâce à la mobilisation citoyenne et à la pression populaire. L'on peut citer celles des Iflissen, de Boghni et tout récemment encore celle des Aghribs. Jusqu'à hier, l'on ne savait pas encore si des contacts avaient été entrepris entre les ravisseurs et la famille du jeune homme kidnappé mais il est certain que les “Ath Douala et les Ath-Aïssi” ne resteront pas les bras croisés pour libérer leur malheureux concitoyen.