L'Occident et notamment les pays européens telles la France et la Grande-Bretagne connaissent des moments de tension extrême au moment où la chasse aux suspects s'intensifie. Le dernier message audio d'Oussama Ben Laden est pris au sérieux par les Etats occidentaux au point que les déclarations alarmistes supposent des menaces imminentes. La France vient de réactiver le plan Vigie-pirate afin de contrer tout attentat susceptible de se produire sur son propre territoire. Les déclarations du Premier ministre, du ministre de la Défense et de l'Intérieur font état de menaces en haut lieu qui risquent de toucher les points stratégiques. En outre, 24 heures après les mises en garde du ministre français de la Défense, la DST a arrêté trois ressortissants tunisiens à Paris. Ces derniers sont soupçonnés d'appartenance au groupe qui a posé la bombe dans une synagogue à Djerba en avril dernier. Sept autres Tunisiens ont été arrêtés il y a deux semaines à Lyon dans le cadre de la même affaire qui a requis une étroite collaboration entre les polices française, allemande et tunisienne. Les suspects seraient tous membres de la même famille et affiliés au réseau Al-Qaîda, selon les liens énumérés lors de leur arrestation. Le téléphone portable du suspect Nouar Walid aurait permis d'établir ces liens entre les membres du groupe de Djerba. En Grande-Bretagne, Scotland Yard a arrêté trois hommes d'origine maghrébine «en possession d'objets destinés à la préparation, à l'incitation et à la commande d'actes terroristes». La presse a pris le relais et mis en relief le cyanure qu'ils auraient préparé pour le déverser dans le métro londonien. Contrairement à la France, les responsables britanniques ont tenté de rassurer leurs citoyens, mais l'effet a été immédiat. Personne ne les croit. La menace a créé une panique sans précédent. Par ailleurs, le ministre britannique des Finances, Gordon Brown, a ordonné, hier, le gel des avoirs de l'organisation Benevolence International Foundation (BIF) «collectant des fonds pour le réseau Al-Qaîda». Dans un communiqué rendu public hier, il a estimé que BIF opérait «en sa qualité d'organisation internationale avec des bureaux à travers le monde, très impliquée dans le financement du terrorisme international». Comme il a indiqué que «la police a agi rapidement au Royaume-Uni contre des terroristes présumés, effectuant des saisies significatives de fonds du terrorisme». Sur un autre plan, les Britanniques ont décidé de fermer leur consulat à Sanaâ, depuis vendredi, après les mises en garde qu'ils ont adressées à leurs ressortissants au Yémen. En Australie, la police a arrêté un homme de 49 ans accusé de participation à un attentat ciblant l'ambassade d'Israël. Le suspect, Jacques Roche, Australien d'origine anglaise s'est converti à l'islam depuis dix ans et parle couramment l'espagnol. Enfin, un Palestinien a tenté de détourner un avion israélien avec un canif. Il a été maîtrisé par des hommes armés se trouvant à l'intérieur du Boeing 757 en partance pour Istanbul. Agé de 23 ans, Hassan Foukara fait partie des Arabes palestiniens de 1948. Les Etats-Unis, qui sont les plus ciblés par rapport aux autres pays occidentaux, ont annoncé un projet permettant l'installation de tribaux militaires pour juger les prisonniers affiliés à Al-Qaîda, principalement à Guantanamo (Cuba) et Bagram (Afghanistan) dont le nombre s'élève à 725. Le projet serait fin prêt, selon les déclarations, hier, de responsables fédéraux. Parmi les prisonniers concernés, on peut citer Abou Zoubeida, l'une des têtes d'Al-Qaîda arrêté à Chicago à la suite d'informations divulguées par José Badilla qui devait distiller un produit radioactif dans la même ville, Omar Farouk, agissant en Asie de l'Est , Mohamed Doria, un Yéménite qui a donné des informations sur les cibles d'Al-Qaîda. Il y a également Ibn Chiba, arrêté récemment au Pakistan ainsi que Moussaoui, le Franco-Marocain arrêté avant les attentats du 11 septembre, qui sera transféré à Guantanamo.