Le leader du MSP juge que «la sortie de l'ancien président, Ahmed Ben Bella, n'est pas dans son contexte». Le MSP continue à afficher des réserves quant aux réformes politiques annoncées par le chef de l'Etat. Bouguerra Soltani, président du Mouvement de la société pour la paix, a annoncé hier que sa formation affiche des doutes quant aux garanties de concrétiser la plate-forme des réformes soulignées à l'issue du conseil des ministres du 2 mai dernier. «Contrairement aux autres pays arabes, la situation en Algérie n'est pas au stade de révolution populaire. On ne demande pas non plus le changement du régime. Nous sommes bel et bien au stade des réformes», a déclaré M.Soltani hier à Zéralda, lors du discours prononcé à l'occasion de l'ouverture des travaux de la 8e rencontre des cadres de l'information et de l'organisation de son parti. Le leader du MSP n'a pas caché les doutes de son parti quant à la réelle volonté de l'administration d'aller au bout de ces réformes. «Quelles garanties avance-t-on pour la concrétisation de ces réformes? Qui pourra nous garantir que les prochaines élections législatives et municipales seront libres et transparentes?», s'est-il interrogé. Et de répondre: «Personnellement, j'en doute». Et de justifier son attitude par les différentes expériences qu'a vécues sa formation. «Les précédentes expériences électorales ne sont guère rassurantes. Le ministère de l'Intérieur annonce le taux de participation très faible le matin, encore plus faible l'après-midi avant de nous surprendre par des taux de participation très élevé au dépouillage», a-t-il dénoncé. Et d'enchaîner en citant l'exemple de l'adoption du dernier Code communal. «Comment peut-on faire confiance à ceux qui ont violé la loi dans l'adoption du dernier Code communal, à nous assurer une transparence des élections?», s'est-il demandé. Et d'appeler à mettre fin à la fraude qui constitue une violatin de la volonté du peuple, soulignant que de telles expériences ne portent aucune garantie sur la transparence des échéances électorales qui se profilent à l'horizon. A ce titre, le MSP propose l'élaboration de textes de loi sanctionnant «toute personne impliquée dans la fraude électorale». M.Soltani n'a pas omis de souligner qu'à l'instar des autres pays arabes, la crise de confiance s'est installée en Algérie entre le gouvernant et le gouverné. «Le nouveau code de wilaya prévoit la nomination de ‘‘présidents de la République locaux'' qui auront la mainmise sur les prérogatives des élus locaux. N'est-ce pas-là une façon de pousser les citoyens à déserter les urnes? Moi je m'engage à dire qu'il y aura moins d'engouement aussi bien de la part des électeurs que des candidats», a-t-il ajouté. Dans un autre registre, M.Soltani se dit ne pas être «gêné» par la nomination, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation, pour mener les discussions avec la classe politique nationale. Et d'affirmer qu'il a eu un tête-tête avec M.Bensalah afin de commencer à travailler dans le sens des réformes politiques annoncées par le chef de l'Etat. Sollicité par la presse pour commenter les déclarations de Ahmed Ben Bella sur la guerre de Libération, le leader du MSP s'est contenté de dire que «la sortie de l'ancien président n'est pas dans son contexte».