La sortie hier du président du MSP s'est arrêtée essentiellement à la lecture faite par son parti du dernier discours du chef de l'Etat, que le MSP considère annonciateur d'un nouveau virage dans l'histoire de l'Algérie. Une entreprise qu'il faut bien négocier, à commencer par sortir le programme des réformes annoncées par le président de la République de «son état brut», tout en «calmant le front social pour ouvrir le champ aux réformes à venir dans la sérénité». En réaction au discours du président de la République de ce vendredi, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, a salué hier au siège de son parti à Alger la décision du chef de l'Etat à opérer des réformes, tout en déclarant que «cette initiative du chef de l'Etat est une décision politique courageuse», mais selon le MSP, il reste que «les réformes annoncées par le chef de l'Etat restent dans un état brut, ce qui nécessite de les définir dans un échéancier précis dans le temps et la priorité, ainsi que de mettre en œuvre tous les mécanismes nécessaires pour éviter tout débordement». A commencer, selon le président du MSP, par maîtriser le front social «car le discours du Président n'a pas pour autant arrêté la contestation sociale et cette effervescence, qui démontre l'échec de quelques parties dans l'appareil exécutif, et qui ne peut avoir que des retombées négatives si elles se prolongent dans le temps». C'est ainsi que l'orateur préconise «une meilleure prise en charge des doléances des citoyens en opérant des réformes dans le calme et non pas en injectant des calmants. Il faut rétablir le citoyen dans ses droits pour mettre fin à la protestation et avancer vers une nouvelle ère de la pratique démocratique». La nouvelle pratique démocratique partira, selon le MSP, des réformes préconisées par le président de la République, mais aussi par le changement de tous les textes de loi qui ont pris naissance pendant les deux décennies précédentes, une période caractérisée notamment par le règne de l'insécurité et la mise en vigueur de l'état d'urgence. Des réformes que le président du MSP conçoit dans «l'instauration d'un système parlementaire unipolaire en supprimant la deuxième chambre», tout en souhaitant que le président de la République dirige lui-même les réformes envisagées, «ce qui ne peut être qu'une garantie pour la réussite de son projet». à la lecture faite par sa formation du dernier discours du chef de l'Etat, Bouguerra Soltani précise que «le projet de réformes dans son état brut contient huit indicateurs essentiels», entre autres «le retrait du dialogue de la scène et sa mise dans un cadre officiel, tout en répondant aux attentes de la classe politique, donnant ainsi des signes positifs pour les réformes espérées», le tout couronné par «l'écartement de l'éventualité de destituer le Parlement, du départ du gouvernement ou encore le vote d'une assemblée constituante émise par quelque parties».