«On laisse passer les examens pour éviter l'année blanche, ensuite on décidera des suites à donner à notre mouvement», assure un membre de la Cnae. La Coordination nationale autonome des étudiants (Cnae) semble prendre du répit pour évaluer ses actions précédentes avant de se lancer dans d'autres actions spectaculaires. C'est le sentiment que partagent les étudiants dont certains sont actuellement en période d'examen. La mort de cette Coordination annoncée par certains courants, après la marche avortée de 2 mai dernier à Alger dans laquelle plus de 60 étudiants avaient été blessés dans des affrontements avec les forces de l'ordre n'est, selon les universitaires, qu'une élucubration». «L'essoufflement de notre mouvement n'est pas pour demain et tant que l'université algérienne va mal, nous continuerons notre combat», résume un membre de la Coordination. Pour les membres de la Cnae, qui se disent victimes d'infiltrations, d'intimidations et de sabotage, par la rumeur et l'intox, la mobilisation est toujours intacte et ne souffre d'aucune ambiguïté. «On laisse passer les examens pour éviter l'année blanche et disqualifier ceux qui croient et qui veulent faire croire que nous voulons faire dans l'agitation et la perturbation pour décider des suites à donner à notre mouvement», a déclaré, hier, à L'Expressionn un membre de la Cnae, dénonçant toutes les rumeurs qui circulent à propos de cette organisation estudiantine. Ainsi qu'en est-il du point relatif à la démocratisation de l'université? Des cercles «malintentionnés» ont avancé la rumeur selon laquelle la Coordination a enlevé ce point de sa plate-forme de revendications car ont-ils expliqué, «ce point a une résonance politique». Notre interlocuteur a démenti formellement cette rumeur, estimant que cette revendication est «le point essentiel de notre plate-forme». Il serait utile, de ce point de vue, de rappeler qu'autour de cette même plate-forme de revendications, la Cnae a fait une démonstration de force lors de la marche historique, le 12 avril dernier, lorsque des dizaines de milliers d'étudiants ont marché de la Grande-Poste jusqu'à la Présidence de la République. Notre interlocuteur a souligné, que la Coordination organisera demain, à l'occasion de la Journée nationale de l'étudiant, des conférences sur la crise universitaire à travers toutes les universités. Cette décision a été prise par les membres de la Coordination lors de leur dernière réunion de samedi dernier dans la wilaya de Bouira. Une occasion en or d'élargir la mobilisation et de sensibiliser la communauté universitaire sur les dangers qui la guettent. «Notre objectif est également d'élargir la Cnae à toute la communauté universitaire pour s'organiser et se prendre en charge», a ajouté notre interlocuteur, précisant que cette option se fera dans la perspective de la tenue prochaine de l'université d'été de la Cnae. Une autre action sera organisée prochainement au niveau de la Faculté des sciences sociales et humaines à Bouzaréah. Il s'agit, selon ce membre de la Coordination, d'un gala-meeting dont la date n'est pas encore fixée. Cela étant, certains départements universitaires sont toujours en grève alors que certaines universités du pays bouillonnent encore. C'est le cas de l'université de la wilaya de Béjaïa où la communauté universitaire exige le départ du recteur, revendication soulevée depuis plusieurs semaines. Une action de protestation est prévue ce jeudi à cet effet.