notre pays occupe la dernière place concernant la qualité et la productivité. Un tableau noir a été dressé par les directeurs du ministère de l'Industrie sur l'état actuel de nos zones industrielles, lors d'une rencontre, hier, avec le premier responsable du secteur au siège du ministère. En effet, bien que notre pays soit classé deuxième au monde quant au nombre et à la superficie des zones industrielles, soit 72 zones industrielles d'une superficie de 148.000 ha et 449 zones d'activité de 7556 ha, il occupe la dernière place concernant la qualité et la productivité. Cette situation est, selon M.Kirat, responsable au sein du ministère, la résultante d'une politique longtemps adoptée dont l'Etat était l'unique pourvoyeur dans ces zones. L'inadéquation du système de gestion qui, faut-il le mentionner, est le résultat d'un vide juridique ainsi que l'ambiguïté dans les titres de propriétés restent les points les plus critiqués par les présents à cette conférence. Les enquêtes effectuées en avril 1990 par les services concernés démontrent que seulement 24% des terres industrielles procèdent des actes de propriété alors que 239 ha sont cédés à des «indus occupants» qu'ils n'ont aucune relation avec les activités de ce secteur. Il reste, cependant, 30% soit une superficie de 6000 ha de terres destinées à l'industrie sans activité aucune. Dans l'optique de réorganiser le secteur dans le cadre de la relance économique, le Conseil de gouvernement a décidé le gel de création de zones industrielles. Il a été attribué, par ailleurs, à ce secteur une enveloppe de 2 milliards de dinars pour la réhabilitation des zones. A ce jour, 38 opérations de réhabilitation ont été accomplies: 9 zones réhabilitées en 1999, 12 en 2000, 9 autres en 2001 ainsi que 17 sites aménagés en 2002. la réalisation de ces actions a coûté 1,2 milliard de dinars. Afin de réglementer de nouveau ce secteur, une circulaire interministérielle, qui a été élaborée et appliquée, a permis à 46% de zones d'avoir un acte notarié à fin juin 2001. Mais en fait son application a été vite suspendue à la demande des ministères concernés. «Ils ont cru qu'on a mis la main sur le foncier dans ces sites», s'insurge M.Kirat. Actuellement les responsables du ministère envisagent la création d'une agence nationale pour les zones industrielles qui sera habilitée à gérer ces sites. «Elle facilitera, du moins, l'accès aux investisseurs à ces zones», déclare notre interlocuteur.