Les étudiantes résidant à la cité Mdouha, de l'université de Tizi-Ouzou, ont marché hier. A l'origine de leur action, des intoxications en série qui surviennent après le dîner. En effet, la nuit de lundi, plus de 500 résidentes ont dû subir des soins de désintoxication en urgence. Le malaise a eu lieu après la consommation au restaurant du poulet avarié. Le lendemain, c'est un autre produit alimentaire qui provoquera une autre série de cas d'intoxication qui ont nécessité une prise en charge médicale intensive. Jusqu'à hier, quelque 108 étudiantes demeuraient toujours en observation au niveau du CHU Nédir-Mohamed de la ville de Tizi Ouzou. L'intoxication aura donc touché plus de 500 étudiantes en moins de 48 heures. La colère des étudiantes, qui ont eu le soutien total de leurs camarades des autres instituts, s'est manifestée donc, hier, par une marche spontanée qui a drainé près d'un millier d'entre elles. La procession s'est ébranlée vers 10h de la cité universitaire de Mdouha vers le siège de la wilaya. Les étudiantes, inquiètes quant à la recrudescence de ces cas d'intoxication, ont signifié aux responsables de la wilaya que des enquêtes doivent être diligentées en extrême urgence. Il y va, selon leur porte-parole, de la santé des individus. Celles-ci exigeaient que des explications soient données et des sanctions prises contre les responsables de ces fautes professionnelles graves. Dans ce cadre justement, les étudiantes n'ont pas été par quatre chemins. Leur première revendication était le départ immédiat du Douh et du directeur de la cité universitaire Mdouha touchée par ces intoxications répétées. Par ailleurs, il est à mentionner que les étudiantes ont maintes fois manifesté leur mécontentement de la situation qui prévaut au sein de ces résidences universitaires. Il y a quelques semaines, les résidentes à la cité nouvelle universitaire de Tamda ont organisé une marche pour alerter les pouvoirs publics quant à l'insécurité qui y règne. Plusieurs étudiantes ont, en effet, été agressées au sein même de cette résidence qui reste encore sans clôture. Après plusieurs jours de contestation et de rassemblement, les étudiants des autres campus se sont joints aux actions de leurs camarades. A Boukhalfa, la situation n'est guère meilleure. La résidence des garçons autant que celle des filles subissent les affres d'un gangstérisme des temps révolus. Des bandes de voyous se pavanent à l'intérieur des cités dans une impunité totale. Des agressions par dizaines ont été signalées par des étudiants et la presse locale. Aujourd'hui, il s'avère que la suspicion qui s'est emparée des étudiantes après des intoxications répétées, est légitime. Le laisser-aller, qui caractérise la gestion des universités depuis des années, engendre de l'angoisse et de la tension au sein de la communauté estudiantine. Enfin, il est à s'interroger sur l'origine de ces cas d'intoxication qui se multiplient cette semaine. Des écoles primaires, essentiellement dans certaines communes comme Boudjima, ont signalé quelques cas d'intoxication.