En nous rendant hier à la cité universitaire de jeunes filles de M'douha (Tizi Ouzou), la situation était toujours tendue. C'est qu'une grave intoxication dont l'origine n'a pas encore été déterminée a affecté cette cité, créant un vent de panique chez les résidentes. «Tout a commencé avec l'enregistrement du premier cas durant la matinée de lundi vers 5h du matin, quand un premier cas a été signalé. La patiente a été vite prise en charge par le médecin de la cité. Jusqu'à 13 h, nous avions enregistrés quatre cas avant que la situation ne se complique», nous dira la directeur de la cité, Ahmed Taleb. Puis commencèrent les évacuations vers le CHU Nédir Mohamed. Selon le directeur, 48 résidentes ont été évacuées aux urgences. «Jusqu'à hier, treize étaient toujours en observation au niveau du service des maladies infectieuses et deux autres aux urgences», ajoutera le directeur, précisant que la situation était maîtrisable et que des plats témoins du dîner ont été acheminés vers le laboratoire de l'hôpital ; les résultats seront connus jeudi. C'est le poulet servi pour le dîner de dimanche qui a été mis en cause. Mais des analyses faites sur des prélèvements faits sur quatre étudiantes se sont avérés négatives. Selon des étudiantes du comité, au moins deux cents cas ont été transférés à l'hôpital. Une autre étudiante, qui descendait d'une ambulance, nous dira pour sa part qu'elle n'a pas mangé le repas incriminé et qu'elle est tombée malade. Tout porte à croire que l'intoxication ne provient pas du poulet. Et ce qui intrigue encore plus, c'est qu'au moment où nous nous sommes rendus au CMS de la cité où le samu a élu domicile en compagnie d'une équipe de HAD (hospitalisation à domicile) mobilisés pour éviter des évacuations, un membre du Samu, Ahcène Larabi, nous dira que durant la journée d'avant-hier, une trentaine de cas avaient été pris en charge sur place et que durant la matinée d'hier, une quarantaine de cas se sont manifestés. «Les patients présentent, pour quelques unes, des diarrhées abondantes, des douleurs abdominales, des fièvres, des vomissements. Nous avons transféré deux cas aux urgences du CHU», a-t-il ajouté. Ces nouveaux cas se sont manifestés plus de 24 heures après les tout premiers. Notre interlocuteur, qui ajoutera que la situation tend à être maîtrisée, nous informera qu'une équipe du service épidémiologique du CHU s'est rendue sur place et a effectué une enquête. En tout état de cause, la thèse du poulet avarié tend de plus en plus à être mise de côté. Durant la journée d'hier, nous avons remarqué que les restos ont fonctionné normalement et que les résidentes faisaient la chaîne pour se restaurer.