Analyse des mécanismes et procédures applicables dans le cadre de la réinsertion des détenus. La Direction générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion (Dgapr), en collaboration avec l'Union européenne, a organisé hier, au niveau de la résidence des magistrats, un séminaire sur «le rôle du juge chargé de l'application des peines dans la réinsertion des détenus». Dans sa communication, M.Bourbala Fayçal, représentant de la Dgapr, a longuement expliqué l'importance du système d'aménagement de la pénitence, ainsi que les mécanismes et les procédures applicables dans le cadre de la réinsertion des détenus, pour ensuite mettre l'accent sur la portée et la faisabilité de ce programme de réinsertion. Le hic de cette conférence réside dans le fait qu'aucune information n'a été divulguée concernant les interrogations générales de savoir si les repentis, et donc les islamistes inculpés après s'être rendus, bénéficieront de ce programme de réinsertion. Le processus tend, en bref, à permettre à certains prisonniers, selon des critères bien précis, c'est-à-dire, après l'étude par les juges de leurs profils, à la réinsertion sociale de ces derniers. Les critères pris en considérations sont par exemple, la bonne conduite du détenu tout au long de sa détention, son aptitude psychologique de vouloir aller de l'avant et de ne plus refaire les mêmes erreurs (...). Activités sportives, apprentissages religieux, enseignement, travail dans des ateliers de confection et de production, autorisations de sorties pour visite familiale (...) telles sont les activités prévues par la Direction générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion, en vue de faciliter une réinsertion sociale, avec ou sans garanties il faut le dire, des détenus. Conclu entre l'Union européenne et la République algérienne démocratique et populaire, par une convention de financement, le programme de coopération «Appui à la Réforme du système pénitentiaire» a été signé le 17 juin 2008. Entré en vigueur en décembre 2008, il est prévu qu'il soit achevé en juin 2012. L'objectif général de ce programme est de contribuer à une mise en adéquation du dispositif pénitentiaire algérien avec les valeurs et les principes partagés avec l'Union européenne et notamment la consolidation de l'Etat de droit. Il vise en particulier à améliorer les conditions de détention et à favoriser la réinsertion des détenus dans la vie économique et sociale du pays. Le projet contribue à promouvoir un mode de traitement des détenus reposant sur le respect des droits de l'homme et de la dignité. Ceci dit, l'objectif spécifique de ce programme est de moderniser le système pénitentiaire algérien, en améliorant les modalités d'exécution des peines et des réinsertions des détenus, en coopération avec d'autres acteurs publics ou privés, en optimisant la gestion de la formation des personnels, en renforçant la sécurité générale et en modernisant les moyens de gestion des établissements pénitentiaires. M.Klaus Koerner, conseiller au sein de la délégation de l'Union européenne en Algérie, s'est dit «très satisfait de cette coopération, qui s'annonce prometteuse, surtout que cette opération est une première dans la région. «C'est parce que l'Algérie est très présente et se montre plus active que les autres partenaires potentiels dans la région» a-t-il précisé. Il y a eu quelques points de divergences quant à la définition des mécanismes à introduire, et à la faisabilité de l'application du programme, mais «nous avons pu, avec nos partenaires algériens, outrepasser ces détails et poursuivre l'aventure qui apportera certainement beaucoup aux deux parties» a précisé M.Klaus.