Les magistrats des cours de justice des wilayas du Centre revendiquent un reclassement au même niveau que celui des employés des pouvoirs législatif et exécutif, tant pour les avantages que les salaires. Lors d'une réunion, jeudi, regroupant les représentants des sections syndicales d'Alger, Blida, Médéa, Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdes et les membres du bureau national du Syndicat national des magistrats (SNM), pour les mêmes wilayas, les magistrats ont demandé aux pouvoirs publics d'améliorer la situation sociale et les conditions de travail du magistrat et octroyer à ce dernier, les même "avantages" dont jouissent les autres employés. "Nous ne pouvons parler d'indépendance du magistrat que si ce dernier est réellement séparé des deux autres pouvoirs, tout en se plaçant au même niveau tel que prévu par la Constitution, ou à un niveau plus élevé pour consacrer la suprématie de la justice", a affirmé le président du SNM, M. Djamel Aïdouni, qui souligne, la nécessité pour le magistrat de "jouir d'une protection matérielle, d'autant que la loi lui interdit toute activité économique ou politique" affirmant que le salaire du magistrat est actuellement "au plus bas". Quant à la prime de logement octroyée aux magistrats, en vertu du décret exécutif promulgué en juillet dernier, des juges ont fait part de leur rejet de la forme sous laquelle cette prime est octroyée, appelant à l'introduire directement dans le salaire du magistrat dans "les plus brefs délais". Par ailleurs, les magistrats ont demandé l'amendement du décret relatif à leur retraite en vue de revoir à la baisse le nombre d'année de travail effectif qui ouvre droit à une retraite à 100% (de 25 à 20 ans) et de permettre au magistrat activant depuis 25 ans de prendre sa retraite même s'il n'a pas encore atteint l'âge prévu par la loi (60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes). Ces revendications seront bientôt soumise aux autorités publiques. Cependant, dans le cadre de l'humanisation des établissements carcéraux et de la politique de défense sociale, plusieurs décisions ont été prises ou renforcées par le secteur de la justice, avec pour objectif la réinsertion des prisonniers dans la société. Parmi ces mesures, figure notamment l'émergence de la fonction de juge d'application des peines, appelé à veiller sur l'exercice des droits des détenus en milieu carcéral. En effet, les directeurs des 127 établissements pénitentiaires et les 36 magistrats de l'application des peines au niveau national ont insisté sur ces volets en suggérant des mesures allant dans le sens de l'amélioration des conditions carcérales et de réinsertion des 54 000 détenus recensés à l'échelle nationale, "Il s'agit d'évaluer les réformes engagées dans le secteur pénitentiaire, surtout depuis 2003, avec le début de la mise en œuvre des réformes initiées dans le secteur", a précisé M. Felioune, directeur général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR) Pour ce qui est de l'amélioration des conditions de détention, les intervenants ont apprécié la couverture sanitaire qui a connu, ont-ils constaté, une "nette amélioration" ces dernières années, que ce soit au niveau des ressources humaines (médecins, dentistes et psychologues) ou sur le plan des moyens, à savoir les équipements médicaux et l'acquisition des médicaments. Toutefois, ils ont relevé un "déficit" dans le personnel paramédical, expliquant que cela "n'est pas dû au manque de postes budgétaires mais tient au fait que le personnel lui-même ne soit pas disponible sur le marché national". En matière de réinsertion sociale aussi, les intervenants ont signalé que le nombre des détenus scolarisés et admis dans la formation professionnelle est en augmentation d'une année à une autre, escomptant que cette année l'augmentation sera de 60% par rapport à 2006. A cet effet, l'Etat a inscrit la réalisation de 81établissements pénitentiaires au niveau national, dans le cadre des différents programmes de développement 2005-2009, selon M. Felioune, qui a précisé que 13 établissements seront livrés dans 24 mois, les chantiers de 10 d'entre eux étant déjà lancés. Lors des débats, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Tayeb Belaiz, a donné instruction pour qu'un travail approfondi soit mené dans ce sens en vue d'assurer une réinsertion "effective" des détenus. D'ailleurs, l'ordonnance du 5 octobre 1972, relative à la production et aux effets du bulletin numéro 2 du casier judiciaire sera révisée. La réunion des sections syndicales des wilayas de l'Est, prévue jeudi prochain, esr reportée à une date ultérieure, après les élections (29 novembre), et sera suivie d'une autre réunion pour les wilaya du Sud.