C'est parti. Le comité de pilotage du projet algéro-français sur le développement de la filière lait a été installé officiellement, avant-hier, au siège du ministère de l'Agriculture et du Développement rural en présence du Dr Rachid Benaïssa, premier responsable du secteur et Son Excellence l'ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt,. Ce projet rendu possible grâce à la signature, le 21 février dernier, d'un protocole d'accord entre l'Institut technique des élevages (Algérie) et l'Association Bretagne international (France) vise, selon ses initiateurs, à coordonner les efforts pour la mise en place d'une filière intégrée et rassemblant les différents acteurs de l'amont et l'aval, à travers des activités de formation, de transfert technologique et d'échange d'expériences. D'une coût global de 5700.000 euros, il concernera, dans un premier temps, trois wilayas: Blida, Souk Ahras et Relizane. C'est le Comité national de pilotage qui assure la gouvernance politique du projet et du partenariat. C'est lui qui en oriente et en approuve les grandes lignes et le budget annuel. Se félicitant de la conclusion de cet accord de partenariat et du réchauffement des relations entre l'Algérie et la France, M.Rachid Benaïssa est persuadé que ce projet, aussi modeste soit-il, exprime les ambitions de ce renouveau. Qualifiant le lait de produit essentiel en Algérie, le ministre a insisté sur l'importance de la filière. L'Algérie consacre, annuellement, près d'un million de dollars pour l'approvisionnement en lait. «Nous devons faire de gros efforts pour réduire la facture et notre dépendance alimentaire vis-à-vis des pays producteurs», dit-il. Selon Rachid Benaïssa, 11.000 vaches laitières ont été importées en 2008 et 25.000 durant l'année 2010. Se référant aux récentes mesures annoncées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en matière d'emploi en faveur des jeunes, le ministre de l'Agriculture est persuadé que la filière lait ouvre des perspectives et constitue un réel débouché pour les jeunes, particulièrement ceux des régions rurales, désireux de se lancer dans la production laitière en créant leur propre micro-entreprise. Prenant la parole à son tour, Xavier Driencourt, tout en se disant réjouit par cet accord de partenariat signé en février dernier entre la France et l'Algérie, n'a pas caché son optimisme en affirmant que l'installation officielle du comité de pilotage sur le développement de la filière lait est le début d'une coopération effective entre les deux pays. Xavier Driencourt n'a cessé de sillonner le pays, le traversant d'est en ouest et du nord au sud. Il y a quelques jours, il a effectué une visite dans la wilaya de Blida au cours de laquelle il a découvert cette jolie ville et les potentialités qu'elle recèle sur le plan économique. «Blida est un véritable pôle économique où j'ai fait connaissance avec des industriels qui m'ont impressionné par leur savoir-faire et leurs ressources», dit-il. Invité, aussi au Salon de l'agriculture qui se tient depuis mercredi aux Pins maritimes, Son Excellence l'ambassadeur de France s'est dit émerveillé par ce salon et le savoir-faire algérien. Le représentant de l'association Bretagne International, a insisté, pour sa part, sur les missions et compositions du Comité national de pilotage du projet (CNP). Selon lui «le CNP a autorité sur toutes les opérations lancées dans le cadre de ce projet, pour le partenariat opérationnel dans les trois wilayas ou pour les projets additionnels identifiés ou non». La création de groupes d'appui aux éleveurs revêt à ce titre, une importance capitale et constitue un des objectifs assignés au projet. Les profils des postes à pourvoir ainsi que les avis d'appel à candidature auraient été déjà approuvés et l'opération lancée. Il ne reste que l'opération de recrutement qui doit être réalisée par «une commission qui sera instituée à cet effet avec le concours de Bretagne International incluant les partenaires nationaux et dont la sélection finale est prévue pour le premier octobre 2011».