Les travailleurs demandent une augmentation salariale entre 10 et 30%. Les travailleurs de l'entreprise sidérurgique d'El Hadjar, ont répondu au mot d'ordre du débrayage, entamé hier, samedi, sur décision du syndicat d'entreprise paralysant les 80% du complexe. Au motif de cette action, l'échec des négociations salariales, débattues depuis plus d'un mois entre les deux parties. Au deuxième jour du débrayage, 80% des unités de production du complexe ont, dès 13 heures, arrêté toutes expéditions de tous produits confondus, selon les résolutions du schéma dirigé, apprend-on de Smain Kouadria, SG du bureau syndical du complexe sidérurgique d'El Hadjar. «L'arrêt de tous les laminoirs du complexe, interviendra en seconde étape, comme prévu dans la résolution dudit schéma», a expliqué le porte-parole des employés de l'entreprise, qui a mis l'accent sur l'importance et la rigueur du mouvement dont l'impact, a atteint les 4 plus importants points de ventes implantés à travers le territoire national, à savoir Annaba, Skikda, Alger et Oran, gelant toutes ventes de produits d'acier. Selon les travailleurs de l'entreprise sidérurgique, au terme des résolutions du même schéma, le complexe sera paralysé à 90%, avec l'arrêt de travail de toutes les structures administratives, à savoir les DRH, DAG, Service appros ainsi que celui des finances, et ce, à partir d'aujourd'hui. Selon les syndicalistes, l'étape décisive, devant paralyser le complexe à 100% est prévue, pour le mardi 31 mai, avec l'arrêt total des 5 principales unités du complexe, en l'occurrence l'ACO1, ACO2, ACE, HFX et PMA, à partir de 5 heures du matin, avec le maintien du service minimum conventionnel, ont rappelé des syndicalistes. Par ailleurs, le processus du dialogue demeure de mise, estiment les porte-parole des employés de l'entreprise sidérurgique, à leur tête le SG. Ce dernier en dépit de ce bras de fer engagé avec l'employeur, demeure, néanmoins, disposé à entamer le dialogue, en réitérant souhaiter recevoir toute sollicitation sérieuse de la part de l'administration d'ArcelorMittal, pour peu qu'elle ne soit pas humiliante, comme ce fut le cas de la précédente, a estimé l'interlocuteur. En outre, il est à retenir qu'au besoin d'informer les travailleurs sur les éventuelles évolutions de la situation, deux assemblées générales par jour sont prévues. Pour rappel, ce conflit syndicat/administration, opposant une nouvelle fois le syndicat à l'administration de l'entreprise ArcelorMittal, est intervenu quelques jours après la rencontre du 9 mai, à Alger, avec le ministre de tutelle. Une entrevue qui, notons-le, s'est soldée par la mise en route du plan d'investissement global, au montant de 500 millions d'Euros, financé par les banques algériennes. Un investissement de cette envergure, devra booster le développement des activités des différentes unités du complexe, en matière de production notamment, et par conséquent, une augmentation salariale. Un principe que l'employeur devait honorer, sans condition. Des négociations autour du processus d'augmentations salariales, ont été engagées, le 11 du même mois, entre le syndicat et l'administration d'ArcelorMittal, débouchant sur une impasse, de par la proposition d'augmentation de 8%, faite par l'employeur, échelonnée sur 3 ans, dont 4% conditionnés par l'atteinte des objectifs de production. Une offre, qualifiée par les syndicalistes des 32 unités du complexe d'humiliante, notamment au vu du chiffre d'affaires du mois de mai, qui, selon une source très fiable, tourne autour des 200 milliards de dollars, générés par les ventes en direction de la Belgique. Un communiqué de presse rendu public, fait état d'une nouvelle proposition, avancée par la direction du complexe sidérurgique à hauteur de +5% d'augmentation des salaires. Cette augmentation de 5%, avec effet rétroactif depuis le 1er janvier 2011, sera de l'ordre de 3% sans condition au 1er septembre, de 4% sans condition au 1er décembre 2011. Le calendrier de l'augmentation de 2012, comme tracé par l'employeur se situe entre 2% sans condition au 1er avril, puis de 3% sans condition au 1er septembre, pour atteindre les 4% le 1er décembre de la même année. Restant sur le même taux d'augmentation, à l'exception près des 4% conditionnés, pour l'exercice 2013. Une proposition refusée par les représentants des 32 unités du complexe qui veulent une augmentation de 10 à 30%.