Pour lui, la restauration de ce crédit est une question de bon sens et répond à la logique économique. Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) plaide pour la restauration du crédit à la consommation avec une conditionnalité: il ne concernera que les produits nationaux pour encourager la production nationale. Ce voeu a été exprimé, hier, par Abdelmadjid Sidi Saïd sur les ondes de la radio nationale Chaîne III. Il ne souhaite donc pas le retour du crédit automobile comme souhaité par de nombreux algériens. Pour lui, la restauration de ce crédit est une question de bon sens et une synergie d'accompagnement du pouvoir d'achat des Algériens. Il a expliqué que ce crédit à la consommation, destiné aux produits nationaux, permettra d'augmenter la production nationale, de créer des postes d'emploi et de conforter le pouvoir d'achat. «C'est une logique économique», a-t-il résumé. Il va sans dire que l'Ugta fait de la promotion et de l'encouragement de la production nationale son cheval de bataille ces derniers temps. Sidi Saïd est allé jusqu'à demander des sanctions sévères contre les importateurs dont la marchandise importée empêche la commercialisation des produits locaux. «Il faut mettre un terme à ce genre d'importations», a-t-il soutenu. Il a plaidé pour la protection de notre outil de production nationale et de l'entreprise nationale aussi bien publique que privée. Pour lui, il n'y a aucune discrimination entre ces deux secteurs et ce qui n'importe est le fait que la production soit nationale. Il a rappelé, dans ce sens, que la dernière tripartite a accordé une importance particulière à l'entreprise nationale. Selon ses estimations, au moins 500 entreprises économiques relevant du secteur public viennent de bénéficier d'une réhabilitation économique et financière pour un coût global de 300 milliards de dinars. Il a estimé le nombre d'emplois sauvegardés grâce à cette opération à quelque 500.000 postes. L'invité de la radio est revenu aussi sur la nécessité de mettre en place un observatoire du commerce pour contrôler les prix des produits et réguler le marché. Pour lui, les dernières augmentations salariales sont diluées dans les prix des produits de consommation et il y a inadéquation entre le salaire et le contrôle des prix. Le contrôle des prix et le crédit à la consommation pour les produits locaux permettront donc la préservation du pouvoir d'achat des citoyens. Sidi Saïd s'est exprimé également, sur la dépénalisation de l'acte de gestion. Pour lui, il faut accompagner les gestionnaires et leur accorder la liberté d'initiative au lieu de les tenir sous l'épée de Damoclès. Le patron de la Centrale syndicale a abordé, en outre, la question des statuts particuliers. Selon lui, il ne reste que trois statuts particuliers sur les 70 adoptés depuis 2006. «Nous nous acheminons vers la finalisation de tout le dossier relatif aux statuts particuliers, dont le traitement a débuté en 2006. Il ne nous reste plus que trois statuts particuliers dont deux relatifs au secteur de la santé, y compris les paramédicaux, et un autre aux travailleurs relevant du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales», a-t-il détaillé, précisant que les statuts particuliers des secteurs de la santé et des collectivités locales sont en phase de finalisation. Interrogé sur le retard enregistré dans l'élaboration des statuts particuliers, il les a attribués, notamment à des lenteurs techniques mais aussi au rythme de déroulement des négociations.